Sur un plateau -- François Haffner
Lors de la première entrevue, j'avais mentionné souhaiter en faire une série. Voici donc, aujourd'hui, le deuxième article de cette série. Cette fois, je vous propose de partir pour la France, plus particulièrement pour Pierre-Bénite, une commune de quelques 10 000 habitants au sud de Lyon. C'est en effet là que réside François Haffner, bien connu de ceux qui naviguent la toile ludique francophone pour qui son site, JeuxSoc, reste une référence. Ce collectionneur et auteur de jeu sera d'ailleurs des nôtres, au Québec, pour la rencontre de Granby qui se tiendra en septembre. Je vous invite donc à le découvrir un peu mieux dans cette entrevue.
Biographie
Lancement en 1956, comme le spoutnik. Enfant, François Haffner habite Paris et pratique beaucoup avec son frère aîné : Monopoly, Cluedo, Odyssée, Satarallye, Safari Flash, Mille bornes... Devenu instituteur à Grenoble vers 20 ans, il découvre le tangram, les pentaminos et les jeux de connexion.
25 ans, premier changement de cap : François tient un commerce pendant deux ans au début de l'ère Jeux et stratégie / Club Jeux Descartes. Ses premières pratiques de jeux "modernes" datent de cette époque. Découverte de Twixt, Grand Hôtel, Killer, Lièvre et Tortue, Alaska...
Second changement de cap : François devient informaticien et s'installe à Lyon. Quelques mois lui suffisent pour s'initier au jeu de Go et s'apercevoir qu'il y resterait médiocre. Il se tourne vers le bridge qui occupera tous ses loisirs pendant plus de quinze ans. Il ne le pratique plus mais est toujours officiellement arbitre national.
Lassé du bridge, François retourne à ses premières amours : les jeux de société. Il ressort la vingtaine de jeux conservés et décide d'agrandir sa collection en courant les vide-greniers. En 1998, une curieuse idée lui traverse la tête : créer un site internet où il présenterait sa cinquantaine de jeux.
Aujourd'hui, François travaille au service communication dans la filiale d'un groupe du CAC 40. Son temps se partage entre Lyon et Paris. Il est également responsable syndical.
Philippe Beaudoin: Tout d'abord, François, je tiens à vous remercier de nous accorder cette entrevue. Ce qui frappe quand on regarde votre collection, à part sa taille, c'est probablement son éclectisme. En effet, vous ne semblez bouder ni les dernières nouveautés, ni les jeux de questions, ni même les vieux jeux de société passés de mode. Pourquoi favoriser cette diversité plutôt qu'une collection exhaustive dans un genre limité?
François Haffner: D'abord, il convient de préciser que mon site est le reflet de ma collection. Les jeux de ma collection sont sur mon site et les jeux de mon site sont ceux de ma collection. Seuls quelques jeux figurent en plus dans les listes, ceux qui ont été primés même si je ne les possède pas encore.
De nombreuses collections sont beaucoup plus intéressantes que la mienne. On peut citer bien sûr la collection Pierre & Bilou qui conserve pratiquement tous les jeux de langue française à l'exception des jeux de questions ou celle de Michel Boutin dont les milliers de pièces sont essentiellement des jeux de pions. Malheureusement ces collections ne sont pas présentées sur Internet. Je n'ai pour ma part jamais tenté de limiter ou de définir ma collection. Quand le plancher de ma chambre a manqué de s'effondrer, j'ai extrait de ma collection une ou deux centaines de jeux qui sont partis encombrer les étagères de Rêves de Jeux. J'ai alors pris la résolution de limiter ma collection à 365 jeux. Mais comme Lionel Jospin, je n'avais pas dit le mot "définitivement" :^)
Si ma collection est variée, c'est peut-être parce que mes goûts sont éclectiques. J'aime à dire que jouer à Qui veut gagner des millions est déjà beaucoup plus intéressant que regarder Qui veut gagner des millions. Je pense sincèrement qu'à quelques rares exceptions près, aucun jeu n'est foncièrement mauvais. Lorsqu'un jeu paraît, c'est souvent qu'il a au moins convaincu deux personnes : l'auteur et l'éditeur. Évidemment, cela ne marche pas pour les jeux auto-édités ...
Cependant, mes critères d'acquisition ont évolué au cours des ans. Au début, la fièvre du collectionneur me poussait à acquérir tout ce qui me passait sous la main, même si je pensais ne jamais y jouer. Aujourd'hui, je renonce souvent à un jeu. Lorsqu'un auteur ou un éditeur me propose un jeu en test, il m'arrive de refuser car je ne vois pas ce que je pourrais en dire. Mais je reste un joueur et pour moi aucun type de jeu n'est à exclure. Je joue avec plaisir aux jeux de stratégie, aux jeux d'ambiance, aux jeux de lettres ou de connaissances. Je ne brûle pas les jeux que j'ai adorés et je ne refuserais pas de jouer au Monopoly si on me le demandait, mais je proposerais d'y jouer selon les vraies règles, incluant des phases d'enchères et l'élimination impitoyable des faillis. Les seuls jeux que je ne pratique pas sont les jeux longs ou demandant un fort investissement en apprentissage de règles car je n'ai pas suffisamment de temps à leur consacrer.
Je ne crois pas qu'il y ait une séparation nette entre les jeux "grand public" et les jeux pour joueurs passionnés. Je regrette que trop de ces joueurs passionnés se cantonnent aux derniers jeux allemands sans prendre le temps d'explorer les nombreux bons jeux du patrimoine. J'ai plaisir à faire découvrir à mes amis des jeux un peu anciens et totalement méconnus comme Yami, Cambio ou Mathable. J'ai également plaisir à faire redécouvrir à des adultes des jeux classés à tort comme jeux pour enfants comme le Cluedo. J'ai également plaisir à partager mon amour des jeux abstraits stratégiques, trop souvent ignorés par le public francophone et systématiquement écartés des récompenses ludiques. Comme je suis un piètre joueur de ce type de jeu, je détermine facilement si le jeu est bon ou non : lorsque je perds systématiquement, je suis certain d'être face à une perle ludique.
Je regrette que tant de jeux "passent de mode". J'ai toujours le même plaisir à pratiquer des jeux vieux de plus de quarante ans et qui surpassent largement des jeux récents encensés rapidement et encore plus rapidement oubliés. Si l'on en croyait certains, le jeu du siècle sortirait tous les quinze jours. C'est pourquoi je suis de plus en plus prudent pour chroniquer un jeu.
On m'a reproché de ne plus parler autant qu'avant des nombreux jeux allemands. Il y a plusieurs raisons à cela. D'abord, il me semble souhaitable de privilégier les éditeurs qui ne méprisent pas le public francophone et incluent une règle française dans leur jeu. Ils sont de plus en plus nombreux et je m'en félicite. D'autres éditeurs ne daignent pas fournir une traduction française et leurs jeux sont joués dès leur sortie avec une traduction française approximative souvent réalisée à partir d'une traduction anglaise aussi approximative. De fait, trop souvent, on ne joue pas au jeu créé par l'auteur. Il n'y a donc pas urgence à mon avis à jouer à ces jeux d'autant plus que les meilleurs d'entre eux finissent généralement par être adaptés en français.
Ensuite, comme il sort plusieurs centaines de jeux par an, ce n'est pas vraiment gênant de se priver de quelques jeux non-disponibles en français : il nous reste encore pas mal de bons jeux à jouer. Et puis il faut aussi garder un peu de temps pour jouer aux bons vieux jeux ! Enfin, je trouve que la tendance actuelle de la production allemande est de nous proposer des jeux de plus en plus ressemblants, de moins en moins interactifs et qui semblent sortir tous du même moule : "le jeu politiquement correct et pas méchant pour entrer au palmarès du Spiel des Jahres".
PB: Vous n'êtes définitivement pas le seul à déplorer cette tendance de l'industrie. On reproche aussi souvent au Spiel des Jahres de faire disparaître les jeux "pour joueurs". D'un côté on a un prix dont les critères sont résolument familiaux, de l'autre des consommateurs peu informés qui prêtent beaucoup d'attention au Spiel des Jahres. Au final, on a un prix qui décuple les chiffres de vente ce qui influence nécessairement l'industrie. Quels changements préconiseriez-vous pour contrer ce phénomène et assurer la diversité de la production ludique?
FH: Il ne faut pas exagérer la portée du Spiel des Jahres en France. Très peu de français connaissent ce prix et le recevoir n'assure même pas à son éditeur l'accès aux rayons des chaînes de magasins hexagonaux de jouets et jeux. Il existe en fait une multitude de macarons sur les boîtes de jeux et le plus connu est certainement le Concours Lépine qui a dans le grand public une connotation "jeu intelligent". Et quand on connaît les conditions d'attribution des médailles de ce concours, on prend un peu peur même si de très bons jeux y ont été primés parmi d'autres. Il existe bien depuis quelques temps le Jeu de l'année qui s'est même regroupé avec l'As d'Or. Mais on est encore très loin de la notoriété du prix allemand et très loin aussi de celle des sceaux d'excellence québécois.
On a l'impression que la promotion du jeu de société en France souffre d'un manque d'enthousiasme pour travailler ensemble à cette promotion. Comme dans de nombreux domaines, il est très difficile de fédérer les diverses associations et encore plus le milieu bénévole avec les professionnels du jeu. Les éditeurs boudent la fête du jeu orchestrée par l'Association des Ludothèques de France. On va ainsi voir en 2007 une grande manifestation ludique organisée par des éditeurs importants à la même date que la fête du jeu, obligeant les responsables et animateurs bénévoles à choisir entre découvrir des jeux ou faire découvrir des jeux. C'est navrant. De la même façon, la plupart des ludothèques boudent la semaine du jeu lancée par Hasbro et qui bénéficie d'une importante couverture médiatique. Je n'ai pas oublié l'année ou TF1 games soutenait financièrement cette fête et où des animateurs bénévoles découpaient soigneusement le bas de l'affiche pour que les noms des sponsors n'apparaissent pas. Chacun imagine que l'année suivante il n'y avait pas foule pour aider financièrement. Tant que le milieu associatif et le milieu professionnel ne voudront pas comprendre qu'il faut agir de concert pour avancer, on ne parviendra à rien.
Au-delà de la portée des prix, je pense sincèrement qu'un prix ne suffit pas pour vendre un jeu. Le prix met le jeu en lumière un court instant mais les grosses ventes sont toujours dues à deux causes principales : un bon bouche à oreille ou un fort matraquage télévisé. La diversité des jeux n'a pas besoin d'être encouragée. La production est déjà pléthorique en langue française et encore plus si on l'étend aux jeux en langue barbare. En France, ce n'est pas la production qui a besoin de se développer mais la distribution. De très nombreux jeux édités par de petites maisons finissent au pilon faute d'avoir trouvé un réseau de distribution. Les distributeurs sont généralement également éditeurs. Il est naturel qu'ils privilégient leur production et qu'ils ne cherchent surtout pas à distribuer un jeu qui ferait concurrence à un jeu de leur propre gamme. À ma connaissance, il n'existe pas en France de grande société de distribution comme Filosofia au Canada ou Hodin en Belgique. Les éditeurs qui se distribuent eux-mêmes peinent à toucher tous les points de vente concernés et quand ils y parviennent, ils n'arrivent pas forcément à convaincre le détaillant de passer une commande de leurs seuls produits.
Je suis peut-être pessimiste, mais je pense qu'on va inéluctablement vers une uniformisation des jeux proposés sur les rayons de nos épiceries et ce pour toutes les raisons évoquées mais aussi pour une autre raison. Les boutiques qui vendent du jeu de société n'en font généralement pas leur activité principale. Ce sont des boutiques ou des supermarchés de jouets, des bazars ou des boutiques de cadeaux. Leurs vendeurs sont rarement compétents en jeux de société et n'en connaissent que ce qui est écrit au dos de la boîte. Heureusement, quelques revues comme Plato ou Des Jeux sur un plateau leurs permettent de découvrir les jeux, tandis que Jeux Pro annonce les sorties complétant ainsi très bien la faiblesse de la Revue du jouet dans le domaine. Les informations existent mais encore faut-il que les détaillants aient le temps et l'envie de les lire.
PB: D'après vous, est-ce que les sites web ludiques francophones, dont JeuxSoc, jouent un rôle dans cette dissémination de l'information à un large public?
FH: Dissémination me semble un bien grand mot. Les sites internet francophones participent certainement à la diffusion de l'information. Internet a cet avantage sur d'autres média que l'information peut y être plus exhaustive. La télévision ou les journaux seront toujours limités par leur format. Les sites internet s'adressent essentiellement à deux types de public : les passionnés et les futurs passionnés.
Les passionnés consultent régulièrement les sites ludiques francophones pour se tenir au courant des nouveautés. Un site comme Tric Trac donne chaque semaine de nombreuses informations sur les jeux qui sortent ou qui vont sortir, sur les événements et manifestations. Les sites personnels reflètent la personnalité et les goûts de leurs webmestres. Chacun trouvera facilement son bonheur chez Ludovic, Rodolphe, Nicolas, François, Bruno, Guillaume...
Les futurs passionnés sont ces internautes qui arrivent presque par hasard sur un site ludique francophone, la plupart du temps en cherchant un jeu classique. Il est intéressant à ce sujet de consulter la liste des mots ou expressions ayant amené un internaute sur mon site depuis un moteur de recherche. Au mois de juin, le tiercé de tête des expressions est composé de Cluedo, de Uno et du jeu les Z'Amours (un jeu télévisé français). Le Monopoly et le Subbuteo sont généralement dans les 10 expressions les plus fréquentes. Chaque jour, la moitié des visiteurs de JeuxSoc arrivent via un moteur de recherche. À moi de leur faire découvrir la diversité du monde des jeux, au delà du jeu sur lequel ils recherchaient des renseignements.
Mais il ne faut pas surestimer l'importance des sites ludiques qui restent inconnus de la quasi-totalité des joueurs et même des professionnels comme les ludothécaires ou les revendeurs. Nous avons croisé lors d'un festival un ludothécaire qui découvrait la marque Gigamic! On ne va pas lui demander de connaître aussi les sites francophones...
PB: Dans un marché qui, selon vous, tend à l'uniformisation des jeux de société, quelle est la marge de manoeuvre d'un auteur de jeux? Pouvez-vous nous parler de vos expériences, en particulier avec Maka Bana édité chez Tilsit et Dalapapa que vous éditerez bientôt à compte d'auteur?
FH: L'auteur doit connaître son but. En gros, à un bout de l'échelle on a celui qui veut gagner de l'argent en vendant ses idées, et à l'autre bout celui qui veut absolument que son bébé chéri soit dans toutes les bonnes ludothèques. J'ai eu la chance avec Maka Bana de faire un jeu qui me plait et qui plait bien au plus grand nombre ainsi qu'à mon éditeur. Je suis le plus heureux des hommes. Dalapapa ne rentrait pas dans les standards des éditeurs. Pour convaincre un éditeur, je pouvais le modifier, en particulier en réduisant le nombre de pièces ou en renonçant aux pièces recto-verso. Si j'étais disposé à accepter tous les thèmes du monde et toutes les formes possibles de dominos, je ne souhaitais pas que mon jeu soit fondamentalement modifié. D'où la création de ma petite maison d'édition.
L'auteur doit être conscient qu'il est indispensable à l'éditeur mais que ce dernier est au final celui qui prend tous les risques. C'est donc l'éditeur qui choisit le thème, les matériaux, le conditionnement, etc. L'auteur n'est responsable que des règles, ce qui est déjà pas mal.
Chacun peut suggérer ses idées à l'autre mais si l'auteur ou l'éditeur empiète sur le domaine de l'autre, rien ne va plus. La marge de l'auteur est légère car s'il est impossible de sortir un jeu sans éditeur, on peut très bien en faire sans auteur. Vous voulez des exemples?
Toutefois, certains auteurs commencent à se faire un nom et ce nom commence à être écrit en gros sur les boîtes. C'est un progrès qui a débuté avec Sid Sackson dans les années 60 et qui est encore loin d'être abouti. Il faut dire que je connais des batailles plus passionnantes.
PB: Vous dites que certains auteurs sont motivés par l'argent et d'autres par la perspective de voir un jour leur jeu dans les bonnes ludothèques. Vous, qu'est-ce qui vous motive à tenter l'expérience risquée de l'auto-édition avec Dalapapa?
FH: Résumé comme ça, c'est un peu dur ! La plupart des auteurs rêvent secrètement de trouver avec leurs créations à la fois une reconnaissance et un revenu. Mais s'il leur fallait choisir, tous ne privilégieraient pas la même chose. Certains auteurs, très peu nombreux, vivent ou essayent de vivre de leurs créations. Ils doivent être près à quelques concessions. D'autres sont motivés essentiellement par l'envie de partager leur jeu avec le plus grand nombre. Je n'ai rien voulu dire d'autre et surtout pas qu'il existe deux types d'auteurs, les uns avides d'argent, les autres avides de gloire.
J'ai effectivement décidé d'éditer Dalapapa. Et ça s'est fait un peu par hasard. J'ai proposé le jeu à plusieurs éditeurs qui reculaient tous devant les difficultés de fabrication. Puis j'ai rencontré à une soirée Jeux de Nim un producteur de jeux, Vincent Sélenne. Il a beaucoup aimé Dalapapa et m'a proposé d'étudier sa faisabilité. Quelques jours plus tard, il m'a annoncé avoir trouvé une solution de fabrication. J'avais dès lors le choix entre éditer moi-même le jeu, le proposer à un éditeur ou ne rien faire. Chantal, ma compagne et épouse, m'a proposé de nous lancer dans l'aventure. Et c'est ainsi que je me retrouve micro-éditeur un peu par hasard, après avoir passé des heures à le déconseiller à tous les auteurs qui me demandaient leur avis.
Le fait est que j'aime mon Dalapapa, que j'en ai fait plusieurs centaines de parties sans me lasser vraiment. Or, bien qu'il soit en téléchargement libre, très peu de gens sont capables de le fabriquer. En l'éditant, je leur offre la possibilité d'y jouer, et, je l'espère, de l'apprécier et de l'offrir à leurs amis, voisins, cousins... Il faut préciser que dans ma situation, l'auto-édition est sans risque. Je n'emprunte aucun capital, sauf à Chantal, et le jeu est entièrement auto-financé. Les seuls risques sont pour mes amis qui pourraient bien recevoir un Dalapapa pour leurs trente prochains anniversaires si le jeu ne se vend pas bien. Le jeu étant en bois, on peut aussi s'en servir pour allumer le barbecue.
PB: Je sais que vous nous visiterez cette année, au Québec, pour la rencontre de Granby. J'imagine que nous aurons alors la chance de découvrir votre Dalapapa et de vous assurer quelques acheteurs de ce côté de l'atlantique! Prévoyez-vous d'autres petites surprises pour les joueurs québécois qui admirent votre ludothèque depuis si longtemps?
FH: Dalapapa ne sera pas encore sorti en septembre. Et puis il s'agit avant tout d'un jeu de détente, un "passe-temps" qui ne conviendra peut-être pas aux joueurs aguerris de Granby. Je n'ai malheureusement pas de surprises dans mon sac. Mais j'espère bien en découvrir dans la belle province. C'est un voyage dont je rêve depuis de nombreuses années et j'ai hâte de rencontrer les joueurs québécois.
PB: Détrompez-vous! Beaucoup des joueurs que vous rencontrerez sont tout sauf "aguerris", je compte sur Pierre et ses étrangetés pour vous en convaincre. Je vous encourage aussi à apporter une copie maison de Dalapapa, qui sera sûrement apprécié.
FH: Bien sûr, j'aurais avec moi un ou deux prototypes de Dalapapa !
PB: Pour terminer cette entrevue, voici le petit quiz usuel. Pouvez-vous nous nommer un jeu, et
peut-être une courte explication, pour chacune des catégories aléatoires suivantes:
1) Le jeu que vous souhaitez le moins ajouter à votre collection?
Il y a tout plein de jeux que je ne souhaite pas intégrer à ma collection.
- Un jeu très mauvais d'un auteur que j'adore car je serais obligé d'en parler sur mon site ;
- Un jeu excellent mais auquel je n'aurais jamais le temps de jouer ;
- Un jeu de Knizia dont je m'apercevrais après coup qu'il s'agit de la cinquième édition avec changement de thème d'un de ses marroniers.
Je ne pense pas posséder un jeu qui ne soit également dans d'autres collections en France. Mais je suis fier de montrer à mes visiteurs quelques prototypes de jeux qui sont ensuite devenus des succès.
3) Le meilleur jeu pour un très grand groupe de joueurs?
J'ai de très bons souvenirs de magnifiques parties de Killer. Sinon, je ne suis pas fan des jeux pour un grand nombre de joueurs qui permettent rarement à chacun de s'exprimer. Ou alors, on va vers un domaine plus théâtral avec les soirées meurtres ou les jeux à scénarios grandeur nature.
4) Le jeu qui vous fait le plus penser au Québec?
J'aime beaucoup les jeux d'expression de qualité qui semblent être une spécialité québécoise : Bagou, Brin de jasette ou Invente-moi une histoire sont tous de très bons jeux. Sinon, le jeu qui me fait le plus penser au Québec est un jeu mythique mais aussi un film d'un de mes cinéastes préférés. Il s'agit de Quintet de Robert Altman qui a été filmé à Montréal si mes souvenirs sont bons.
5) Le meilleur jeu pour jouer dans l'avion, en route vers Montréal?
Je crois que Roberto Fraga a eu du mal à jouer à Squad Seven pendant son dernier voyage vers Montréal. Je crois que je me contenterai sagement d'initier mes voisins de tablette à Take it Easy qui fait toujours un malheur en voyage. J'ai fait jouer une fois près de trente personnes dans un train. Mais pour m'endormir, rien ne vaut quelques feuilles de Sudoku :^)
PB: Merci beaucoup, François Haffner, de nous avoir accordé cette entrevue. Je suis certain que les joueurs du Québec ont maintenant encore plus hâte de vous voir, à Granby, en septembre.
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