Les jeux et la littérature -- Une même étude
J'ai étudié la littérature pendant cinq ans (bac et maîtrise), abordant plusieurs aspects de façon générale. Je ne suis pas un spécialiste d'aucune branche; j'ai touché un peu à tout : histoire littéraire, sociologie, sémiologie, étude d'un genre, création, édition, supercheries. Je croyais que ces notions ne me serviraient que dans un cadre restreint... Comme je me trompais! Si une chose m'a frappé quand j'ai redécouvert le monde des jeux, à l'hiver 2004, c'est bien sa ressemblance avec ma discipline. En effet, on peut établir un nombre impressionnant de parallèles.
Quel genre de parallèle? Prenons un livre; il a forcément un auteur, un éditeur, peut-être fait-il partie d'une collection. Ce livre, il a été, à sa sortie, une nouveauté, attendue ou pas, a obtenu (ou pas) un certain succès, a reçu des critiques, du public et des spécialistes, s'est retrouvé dans des salons de livres, des foires. Il a ses mécanismes, ses figures de style, est situable dans un champ de production, dans des contextes historique, sociologiques et de production. Il s'inscrit dans une histoire littéraire : avant, pendant, après la modernité, si post-modernité il y a. De plus, il s'incarne dans un genre, poésie, théâtre, essai, roman, BD, comme on retrouve des jeux de différents types (enchères, majorité, etc.). Enfin, l'aspect physique occupe aussi une place importante : couvertures rigides, formats de poche, couleurs, qualité du papier. Ne parle-t-on pas du matériel d'un jeu Days of Wonder comme des jaquettes qui ornent les montagnes de nouveautés dans les librairies? Bref, pratiquement tout ce que j'ai pu étudier, ce que je viens de nommer, tous mes outils d'analyse littéraire s'appliquent également pour un jeu! En fait, la seule différence réside justement dans le fait que l'on n'enseigne pas les jeux à l'école parce qu'ils ne font pas partie de la culture officielle, ils n'ont pas atteint la reconnaissance des livres. Le jeu est-il si répandu, si commun, qu'on ne le voit plus?
Je me propose donc, très humblement, dans les prochains articles, de vous montrer comment les études littéraires nous aident à mieux comprendre le jeu.
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3 Commentaires:
Je crois comprendre ce que tu ressens et j'ai très hâte de suivre cette série d'articles.
En voulant étudier l'histoire des jeux, je me suis retrouvé à collectionner le livre ancien et j'ai découvert un univers tout aussi passionnant (le livre) que l'histoire des jeux elle-même.
Tellement, que j'y consacre une section à part entière sur mon site Web (en développement). Nos idées vont peut-être se connecter.
Bon succès!
Ça promet!
Je vais suivre ça avec attention, est mon petit doigts me dit que Bruno Faidutti n'y sera indifférend non plus, à en jugez par la même observation qu'il avait rédigée sur site jadis :
http://www.faidutti.com/index.php?Module=divers&id=325
je vais suivre votre approche avec attention, ayant décidé, cette année, de développer mon dea(son équivalent du moins)sur la question des rapports entre jeu et littérature, principalement du point de vue de la réception et de la participation du lecteur, s'il n'y aurait pas des stimuli communs, pour être très concis.. Il me faudra développer des concepts suffisamment solides pour "tenir" l'expérience; si ça avance bien, je vous tiendrai au courant!
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