30 mai 2006

Stephenson's Rocket USA


Le classique et unique jeu de train de Reiner Knizia, Stephenson's Rocket, est aujourd'hui une perle rare prisée par les amateurs et collectionneurs. De mon côté, c'est un des jeux de train que j'apprécie le plus, avec sa complexité à mi-chemin entre Les Aventuriers du Rail et Age of Steam, il exige de bien balancer des aspects de connexion et de spéculation.

J'ai dû faire venir ma copie depuis une obscure boutique en-ligne néerlandaise, mais ceux qui auront été patients sont aujourd'hui récompensés. En effet, Rio Grande annonce une réédition de Stephenson's Rocket, avec un nouveau titre et une carte des États-Unis plutôt que de l'Angleterre. Si vous aimez les jeux de train et les mécanismes bien huilés de Knizia, jetez-vous là-dessus!

(Source: Boardgame News)

28 mai 2006

Spiel des Jahres -- Des nominés et des prix


Les nominations du Spiel des Jahres, le prestigieux jeu de l'année Allemand, ont été publiées. Cette année, le comité a aussi remis deux prix spéciaux en même temps que les nominations. Ces prix, qui récompensent des jeux un peu plus costaud, répondent un peu à la critique qu'on addressait au SdJ quant à la légèreté des jeux qui s'y trouvaient primés. Sans plus tarder, voici donc les meilleurs de 2005-2006.

Prix spécial, jeu fantastique:

  • Les chevaliers de la table ronde de Serge Laget & Bruno Cathala (Days of Wonder)
Prix spécial, jeu complexe:
  • Caylus de William Attia (Ystari)
Nominés au Spiel des Jahres (jeu de l'année):
  • Seeräuber de Stefan Dorra (Queen Games)
  • Aqua Romana de Martin Schlegel (Queen Games)
  • Just 4 Fun de Jürgen P.K. Grunau (Kosmos)
  • Thurn und Taxis de Karen & Andreas Seyfarth (Hans im Glück)
  • Blue Moon City de Reiner Knizia (Kosmos)
Recommandés pour le SdJ:
  • Fettnapf ... in Sicht by Reinhard Staupe (Amigo)
  • Hart an der Grenze by André Zatz & Sergio Halaban (Kosmos)
  • Packeis am Pol by Alvyda Jakeliunas & Günter Cornett (Phalanx Games)
  • Ausgerechnet Buxtehude by Bernhard Lach & Uwe Rapp (Huch & Friends)
  • Fischmarkt by Mario Papini (Clementoni)
  • Revolte in Rom by Stefan Feld (Queen Games)
  • Mesopotamien by Klaus-Jürgen Wrede (Phalanx Games)
  • Timbuktu by Dirk Henn (Queen Games)
  • Was n das? by Philippe des Paillères (Ravensburger)
Nominés, Kinderspiel des Jahres (jeu pour enfant de l'année) :
  • Los Mampfos de Maja Dorn & Rüdiger Dorn (Zoch)
  • Der schwarze Pirat de Guido Hoffmann (Haba)
  • Nacht der Magier de Kirsten Becker & Jens-Peter Schliemann (Drei Magier Spiele)
  • Giro Galoppo de Jürgen P.K. Grunau (Selecta)
  • Piratissimo de Manfred Ludwig (Selecta)
Recommandé pour le KdJ:
  • Domorino (Hape)
  • Ramba Samba de Rita Franz (Zoch)
  • Affentheater de Stefan Olschewski (Amigo)
  • Freddy von der Feuerwehr de Helmut Punke (Ravensburger)
  • Die Kullerbande de Heinz Meister (Haba)
  • Castello del Drago de Barbara Schyns (beleduc)
  • Zoff im Hühnerhof de Marco Teubner (Haba)
  • Beetlez de Eligio Cazzato (dv Games / Abacusspiele)
  • Doktor Schlüsselbart de Jürgen Then (Zoch)
  • Mit Felix um die Welt de Kai Haferkamp (Die Spiegelburg, Coppenrath)
N'hésitez pas à commenter ces prix et nominations! Je vous ferai part de mes commentaires sous peu.

(Source: Boardgame News)

26 mai 2006

Taxonomie de Zendor -- Enchères


Enchères.

La Vente aux Enchères
La Vente aux Enchères
À la seule lecture du mot, on comprend déjà de quoi il s'agit. Le principe est si simple et colle si bien à notre société de consommation qu'on peut l'identifier spontanément quand il se présente. Conséquemment, les jeux d'enchères nous sembleront nombreux. Très nombreux même. Si nombreux en fait, que le fait d'identifier ce que sont les jeux d'enchères peut devenir une forme d'abus. Il est très facile en effet de relever tous les jeux qui existent utilisant un mécanisme d'enchères dans leurs règles. Mais cela en font-ils pour autant tous des jeux d'enchères? Trop souvent voit-on par exemple des jeux Amun-Re, Funkenschlag, Santiago ou Les Princes de Florence classés tout bonnement comme des jeux d'enchères alors qu'en vérité, ils emploient les enchères comme un mécanisme secondaire : une étape pour aboutir au coeur du jeu. À l'inverse, d'autres jeux feront l'unanimité simplement en se basant sur le fait que les enchères y sont omniprésentes.
Karawane
Karawane
Si vous avez déjà joué aux Boursicocotte, O zoo le mio, ou La Fièvre de l'Or, vous serez inévitablement tentés d'affirmer sans hésitation que ce sont des jeux d'enchères. Selon cette taxonomie, ils devraient être qualifiés autrement! Même La Vente aux Enchères (connu aussi sous les noms de Chefs d'oeuvres et Les Grands Maîtres), le classique jeu de Marvin Glass qui est sans doute le plus célèbre de tous ayant recours à ce mécanisme, ne peut pas vraiment être qualifié comme un véritable jeu d'enchères! Un jeu comme Karawane toutefois, qui, avec sa course de chameaux dans le désert, devrait nous convaincre d'être classé dans les jeux de parcours, est bel et bien un vrai jeu d'enchères! Confus?


Serengeti
Serengeti
Il importe d'abord de distinguer les jeux d'enchères comme une famille. Vous aurez noter en effet que l'arborescence illustrant le classement de cette taxonomie suggère des sous-catégories aux jeux d'enchères. Ce classement considère les jeux de spéculation, de majorité, de séries, de plis/levées et de gestion de risques comme étant des variations sur les jeux d'enchères, ou encore des jeux d'enchères plus sophistiqués. La plupart des jeux qui appartiennent à ces sous-catégories peuvent régulièrement inclure des enchères dans leurs règles. Qu'on pense à la règle qui détermine le premier joueur à chaque tour dans El Grande (jeu de majorité), à celle qui désigne le capitaine dans Manilla (jeu de spéculation) ou tout bonnement à la façon d'acquérir les séries de statues identiques dans Serengeti (jeu de séries), nous pouvons classer, de près ou de loin, ces jeux dans la famille des jeux d'enchères. Mais il existe également des jeux comme Acquire (jeu de spéculation), San Marco (jeu de majorité) ou Coloretto (jeu de séries) où l'on ne retrouve pourtant pas de règles intégrant des enchères mais qui entrent néanmoins dans la famille des jeux d'enchères. Comment cela est-il? Il en relève essentiellement de la définition que l'on donne à la famille des jeux d'enchères. Tout jeu qu'elle englobe pourrait en effet être défini ainsi : divertissement dont le défi consiste à obtenir des gains en surpassant, à court ou à long terme, les propositions ou les actions émises par ses adversaires. Maintenant si voulez comprendre pourquoi les jeux de spéculation, de majorité, de séries, de plis/levées et de gestion de risques entrent dans cette définition, il faudra lire les articles qui suivront celui-ci!

Modern Art
Modern Art
Dans un deuxième temps, il importe de savoir que le mécanisme des enchères en est un qui se suffit difficilement à lui-même quand on l'insère dans un contexte ludique. Les enchères sont un moyen d'arriver à une fin. Ils ne sont pas une finalité en soi. En d'autres termes, on a beau gagner des enchères, encore faut-il savoir à quoi nous servira ce qu'on a gagné! C'est ici que l'on peut distinguer le vrai jeu d'enchères de celui qui ne fait qu'utiliser les enchères au second plan. Le premier accordera peu d'importance à ce que le joueur fera avec ses acquis. Des règles seront sans doute rédigées pour permettre certaines stratégies de victoire mais ces dernières seront sans doute très limitées. Le second cependant, fera tout le contraire. Les stratégies à développer une fois les acquis obtenus seront beaucoup plus substantielles et plus riches, reléguant ainsi les enchères sur un plan secondaire.
San Francisco
San Francisco
C'est le cas par exemple des jeux comme Big Shot, Modern Art ou San Francisco, des titres qui sont généralement confondus comme étant de vrai jeux d'enchères alors qu'ils ne le sont pas. Dans le premier de ces jeux, la stratégie de placer judicieusement ses cubes achetés dans les différents quartiers devient la clé de la victoire. Dans le second, le défi des joueurs repose surtout sur les choix de leurs cartes-tableaux qu'ils mettront aux enchères afin de s'assurer de faire des points à la fin de la manche en possédant les oeuvres des artistes qui seront les plus populaires. Dans le troisième, peu importe le type d'enchère qu'on aura gagné durant le tour de jeu, le but sera surtout de savoir comment on place le bâtonnet pour faire des points en reconstruisant les quartiers de la ville.

Magellan
Magellan
Le jeu d'enchères pur deviendra difficile à concevoir si son auteur veut captiver un certain public. Condamné à n'être qu'un moyen d'atteindre un but, il faut dès lors que le mécanisme devienne plus important que le but lui-même. Ce but devra conséquemment être simple : marquer des points tout au plus; c'est-à-dire marquer des points de la plus simple façon qui soit, façon qui ne dépend pas d'une autre stratégie une fois les enchères terminées. Ces enchères, vous l'aurez évidemment compris, se devront également d'être omniprésentes dans le vrai jeu d'enchères. Les règles qui divisent un jeu en plusieurs phases ne peuvent automatiquement pas se qualifier comme jeu d'enchères pur (à moins que les autres phases soient aussi des phases d'enchères). Elles risquent en effet d'accorder plus d'importance au but qu'à la manière. Ceci explique pourquoi les vrais jeux d'enchères seront surtout des jeux courts et légers, pouvant difficilement s'adresser au joueur confirmé voulant consacré plus de 45 min. à un jeu. Mais il y a des cas d'exceptions, comme le Magellan de Tom Lehmann par exemple, qui soulève vraiment les tensions avec pas moins de 36 enchères ayant pour but de contingenter la participation des joueurs au fil de la partie, ou encore , conçu par celui devenu le spécialiste des enchères, maître Knizia, où les enchères remportées (21 au minimum dans la partie) détermineront aussi le pouvoir d'achat du gagnant pour les enchères ultérieures. Voilà deux exemples qui montrent bien comment tourner l'attention sur les enchères plutôt que sur le but. S'il fallait donner une définition au jeu d'enchère pur, la suivante (que Philippe m'a gentiment proposé) pourrait sans doute convenir : Divertissement dont le défi est d'atteindre la victoire en tirant habilement profit d'un mécanisme de mise aux enchères.

Norman Angell
Norman Angell
On pourrait croire avec ces affirmations que les vrais jeux d'enchères sont rares. Une hypothèse qu'il serait difficile d'appuyer compte tenu du fait qu'ils ne sont pourtant pas jeunes. On doit le premier d'entre eux (sinon l'un des tous premiers) à l'économiste anglais Norman Angell, célèbre pour son ouvrage The Great Illusion (qui a inspiré le chef d'oeuvre du même titre au cinéaste Jean Renoir en 1947).
The Money Game
The Money Game
Dans un but strictement pédagogique, Angell avait fait publier The Money Game en 1928 : un livre accompagné d'un trio de jeux de son cru dans lequel figurait un jeu d'enchères. Le jeu mettait en scène un ingénieur, ayant fait naufrage sur une île, qui essaie de vendre aux enchères ses marchandises aux habitants. Le gagnant étant celui des joueurs acheteurs ayant accumulé le plus de biens après un nombre de tours spécifié. C'était simple, standard et ça allait droit au but.

The Price Is Right
The Price Is Right
Il faudra attendre les années cinquante pour voir d'autres jeux d'enchères pures apparaître. Avec la venue du célèbre The Price is Right à la télé américaine, ils allaient prendre un tournant plus sophistiqué. La mode de l'époque voulant qu'on adapte toutes les émissions télés en jeux de société (c'était une manière pour l'industrie du jeu de s'adapter à ce nouveau loisir révolutionnaire qu'était la télévision), on vit apparaître chez la compagnie Lowell la première version plateau de The Price is Right en 1958. Le but était fort simple : être le premier à se procurer trois items par l'entremise d'enchères. Et le système était ingénieux : comme dans l'émission, il fallait enchérir sur une estimation de la valeur d'un item qui était présenté. Cette valeur était déterminée par des cartes avec des montants qui étaient secrètement distribuées à chaque joueur avant le début des enchères. La valeur correspondait à la somme de toutes ces cartes. Le joueur dont l'enchère était la plus près de la valeur de l'item remportait ce dernier. Mais la moindre enchère citée qui était au-dessus dela valeur de l'item éliminait le joueur qui l'avait annoncée. Il n'était pas impossible que les joueurs surenchérissent tous au-dessus de la valeur secrète de l'item présenté.

Bid It Right
Bid It Right
Le succès de l'émission télé ne faisant qu'augmenter d'années en années, une deuxième adaptation ludique allait paraître en 1964, cette fois chez Milton Bradley. Intitulé Bid it right, le nouveau format se distinguait du premier par une toute autre manière de faire des enchères. À vrai dire, cette adaptation ne ressemblait plus vraiment à l'émission qu'elle était sensée représenter. Chaque joueur recevait 15 cartes avec les mêmes valeurs (10$-150$), lesquelles allaient servir à acheter les items vendus un à un à chaque tour. Les enchères s'effectuaient par une révélation simultanée de chacune des cartes préalablement choisies par chaque joueur. La plus haute mise l'emportait et toutes les cartes misées étaient ensuite défaussées. Si deux cartes de même valeurs étaient révélées par plusieurs joueurs, ces dernières s'annulaient mutuellement et n'étaient pas considérées dans les enchères. Le gagnant était le joueur ayant amassé le plus haut total avec la valeur cumulée de ses acquis en fin de partie.

Stupide Vautour
Stupide Vautour
Si vous avez cru reconnaître le célèbre Stupide Vautour d'Alex Randolph, vous ne vous trompez pas. Les deux jeux semblent différer seulement par le thème, par le nombre de joueurs et par les 24 ans qui les séparent dans leurs années respectives de parutions. L'histoire ne nous dit pas si Randolph était derrière Bid it Right. Ce qu'on sait toutefois, c'est que les autres " vrais " jeux d'enchères qui sont parus entre les sorties commerciales des deux jeux sont rares (toujours selon cette taxonomie bien sûr). Et encore aujourd'hui, près de 20 ans après la première édition de Stupide Vautour, on en dénombre toujours très peu. C'est du moins le constat qu'on peut faire quand on prend la liste de jeux affichés sur Ludigaume : sur les 500 qui y figurent, on ne compte même pas 10 jeux d'enchères purs! Pour tous les voir, cliquez ici.

Ceci dit, il conviendra de conclure cet article en énumérant les différents types d'enchères que l'on peut retrouver dans les jeux qui les emploient.

High Society
High Society
-Enchères anglaises : Ce sont les enchères classiques. Celles que l'on retrouve dans la plupart des jeux utilisant le mécanisme des enchères, où il ne suffit aux joueurs que d'affirmer ouvertement leur désir de surenchérir sur un prix précédemment annoncé.
Vrais jeux d'enchères anglaises : High Society, Magellan, L'Encanteur, Caramba (Schacht)
Jeux utilisant des enchères anglaises : La Vente aux Enchères, Modern Art, Manilla, Big Shot , Palazzo, Giganten, Elfenroads.

Collection Particulière
Collection Particulière
-Enchères cachées : Ce sont des enchères à information incomplète. Les pouvoirs d'achats des joueurs sont toujours dissimulés des adversaires. Le temps venu des appels d'offres, les mises sont choisies secrètement et révélées simultanément par tous les joueurs.
Vrais jeux d'enchères cachées : Aux Pierres du Dragon, Mutiny, Karawane, Stupide Vautour, Collection particulière.
Jeux utilisant des enchères cachées : Zoosim (O zoo le mio), Modern Art, Titicaca, Colorado County, Thrill.

-Enchères hollandaises : On parle ici d'enchères où le prix de l'offre est fixé au départ et diminue ensuite, jusqu'à ce qu'un joueur décide d'acheter au prix alors indiqué.
Vrais jeux d'enchères hollandaises : Aucun d'édité à ce jour.
jeux utilisant des enchères hollandaise : Die Kaufleute von Amsterdam

-Enchères japonaises : Enchères où les joueurs doivent payer à tour de rôle pour maintenir leur participation aux enchères. Le gagnant de l'offre est le joueur qui se sera maintenu le plus longtemps alors que tous les autres auront arrêté de payer.
Vrais jeux d'enchères japonaises : Non Merci
Jeux utilisant des enchères japonaises : Mogul

Medici
Medici
-Enchères à un tour : Une variante des enchères anglaises, où les joueurs ne peuvent faire qu'une seule offre à tour de rôle et ne point surenchérir ultérieurement.
Vrais jeux d'enchères à un tour : Râ, Medici (version originale)
Jeux utilisant des enchères à un tour : Modern Art, Industria

William Vickray
William Vickrey
-Enchères de Vickrey : Elles tiennent leur nom de leur défunt inventeur, William Vickrey, récipiendaire du prix Nobel d'économie en 1996. Les enchères de Vickrey sont celles qui furent adoptées pour le célèbre site eBay. Il s'agit d'une variante des jeux d'enchères cachées, laquelle a ceci de particulier que le meilleur enchérisseur paiera le montant de la deuxième plus haute enchère proposée.
Vrais jeux d'enchères de Vickrey : Aucun d'édité à ce jour.
Jeux utilisant des enchères de Vickrey : Das letzte Paradies

-Enchères à somme nulle : Les enchères en somme nulle ne sont pas un type d'enchères à part entière mais plutôt une caractéristique supplémentaire aux types d'enchères ci-haut. Elles se distinguent du fait que le montant déboursé pour l'offre est redistribué à un ou plusieurs autres joueurs.
Vrais jeux d'enchères à somme nulle : Aucun d'édité à ce jour.
Jeux utilisant des enchères à somme nulle : La Fièvre de l'Or, Fabrik der Träume, Boursicocotte, Serengeti, Santiago, Goa, Die Weinhandler.

Dolce Vita
Dolce Vita
-Enchères démocratisées : Ici aussi nous avons plutôt une caractéristique supplémentaire venant enrichir l'un des types d'enchères ci-haut mentionné. Alors qu'une mise en enchère normale récompense uniquement le plus offrant, les enchères démocratisées permettront aux autres enchérisseurs de faire un gain en fonction du montant qu'ils ont proposé respectivement.
Vrais jeux d'enchères démocratisées : Dolce Vita, For Sale
Jeux utilisant des enchères démocratisées : Amun-Re, Evo, Die Fürsten von Florenz, Funckenschlag, Vom Kap bis Cairo, Fantasy Business.

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23 mai 2006

Pignon sur rue


Bouquiner: Rechercher les vieux livres aux étalages des libraires ou des bouquinistes.

On a vraiment besoin d'un verbe équivalent pour décrire le plaisir que j'éprouve à fouiller les piles de jeux avec l'espoir de trouver un titre rare. Parfois je me fais plutôt surprendre par une nouveauté que je ne croyais pas être encore parue, ou encore par un jeu que j'hésitais à me procurer et qui affiche un prix plus bas que prévu.

En tant que bloggeur, informaticien, prédicteur (et parfois prédicateur), je devrais embrasser et encourager la vague des boutiques virtuelles qui déferle en ce moment sur notre hobby. Je me dois cependant d'avouer une certaine nostalgie pour le plaisir de voir et de toucher. Quand une boutique m'offre de le faire dans une ambiance détendue, alors je suis aux anges...

...C'est exactement ce qui m'est arrivé cette semaine alors que j'ai découvert Drexoll Games, sur la 4ième avenue dans le hip quartier Kitsilano de Vancouver. La souriante propriétaire, Tamara, nous y accueille en nous demandant si nous cherchons quelquechose en particulier. "Pas vraiment, je regarde", dis-je, salivant déjà à l'idée d'écumer les nombreuses tablettes bien garnies. Pendant ce temps Jérôme, lui, commence à fouiller dans une boîte de tiges et de boules de plastique posée sur le sol. Je m'apprête à lui dire d'arrêter quand Tamara nous dit que non, c'est un jouet de construction pour leurs plus jeunes clients. Wow! Je croyais que seul le Ikea se préoccupait de ce genre de détail!

De longues minutes plus tard et une boîte sous le bras, je passe à la caisse. J'en profite pour interroger Tamara sur les groupes de joueurs du coin. Elle me dit qu'ils organisent dans l'arrière-boutique une soirée de jeux européens une fois par semaine et qu'elle attire une trentaine de personne. Magnifique! De retour chez moi, en consultant leur site web, je découvre qu'ils organisent aussi un 24 heures de jeu et qu'ils participent à plusieurs autres activités, comme la levée de fonds Boardgaming for Diabetes.

Je crois que Tamara et l'équipe de Drexoll ont trouvé la bonne façon de profiter des avantages qu'offrent une boutique avec pignon sur rue:

  • Un service courtois et invitant pour les nouveaux joueurs. Ceux-ci risquant plus de pousser la porte d'une boutique que de comprendre les critiques d'un site de vente en-ligne où ils auraient naviguer par hasard ;
  • Un service souriant, profitant au maximum du contact humain qu'offre une telle boutique ;
  • Une implication active dans le milieu des jeux de société de la région ;
  • Une atmosphère détendue, propice au bouquinage de jeux, et un souci constant du client.
Je n'ai pas l'habitude de faire de la publicité sur ce site, mais je crois que l'équipe de cette jeune boutique mérite ce coup de chapeau. Si vous passez un jour par Vancouver, n'hésitez surtout pas à leur rendre visite!

17 mai 2006

Dans les médias...


Le 1er mai, suite au week-end Ludo Outaouais, un long article paraîssait dans le Ottawa Citizen, le plus important quotidien anglophone de la capitale. Tony Atherton y prend le parti de comparer la convention de jeux de société à une autre, tenue en même temps, et mettant en vedette les jeux vidéo.

Cette dernière, communément appelée un Lan Party, est décrite comme beaucoup plus compétitive :

La ville compte des milliers d'amateurs [de jeux vidéo] [...] qui dédient une grande partie de leur vie à l'atteinte de la perfection dans un ou deux jeux, selon Mohamed Mansour.
"Nous sommes plus concentrés sur le jeu", dit M. Mansour, "Nous ne venons pas ici pour une partie de plaisir. Nous venons pour gagner et être No. 1."

Bon, je crois que l'auteur est tombé sur un fanatique des jeux vidéo. J'ai moi-même participé une fois à un Lan Party et je n'y ai rencontré personne d'aussi radical que ce que décrit M. Mansour. Il reste que les excellents commentaires des organisateurs et participants de Ludo Outaouais, en contrepartie, font apparaître les jeux de société sous leur meilleur jour:
Selon David Gagné, l'intérêt des jeux de société est aussi ce qui les distingue des jeux vidéo: "Je crois que c'est le côté social. Certains jeux bière et pretzel nous donnent une raison de nous assoir autour d'une table pour avoir du plaisir."
Le but de Ludo Outaouais, selon M. Gagné, est le même que celui des jeux de société: rassembler des joueurs pour passer un bon moment.

En plus, l'article évite même très bien l'écueil de simplifier à l'extrême les jeux de société:
À Ludo Outaouais, on trouve quelques tables, un peu de tablettes pour ranger les prix donnés par la douzaine de commanditaires et plus de 500 jeux (aucun de reconnaissable par le joueur de Yahtzee moyen), fournis par les 78 inscrits à la convention.
Attention, ici on ne parle pas de Sorry ou de Parcheesi (pour les joueurs sérieux, ceux-ci constituent le "McDonald's du jeu de société", dit M. Gagné), mais des jeux au nom comme Taj Mahal, Railroad Tycoon, Plague, et le très difficile Tigris & Euphrates. Ce dernier, un jeu d'empire, est un des 200 titres publiés par le mathématicien allemand Reiner Knizia, une des mega-stars dans le monde des jeux de société dits européens, connus pour s'appuyer beaucoup plus sur la stratégie que votre occasionnelle et aléatoire partie de Monopoly.

On note aussi au passage un détail intéressant et révélateur: les participants du Lan Party étaient tous des hommes tandis que Ludo Outaouais attirait sa part de joueuses.

Coup de chapeau, donc, à Tony Atherton pour un excellent article qui, en plus d'être bien écrit, témoigne d'un souci de comprendre et d'expliquer un univers qu'on simplifie trop souvent. Bravo aussi à tous ceux qu'on a cité et qui donnent une si belle image de notre hobby.

J'ai traduit librement les extraits de l'article. Sources: Ottawa Citizen, Ludo Outaouais.

15 mai 2006

Compte-rendu photo, Week-end Ludo Plein-air


Je suis encore entrain de rattraper les choses que j'ai promises de faire le mois dernier mais que des obligations pressantes m'ont empêcher de terminer. Voici donc, pour commencer, un petit compte-rendu photo du week-end ludo plein-air qui se tenait à Les Cèdres, en banlieu de Montréal, au début du mois d'avril. Vous y trouverez entre autre une sympathique photo de groupe, quelquechose qu'on ne fait pas assez souvent dans ce genre de rassemblement!

Pour ceux qui y étaient, c'est une bonne occasion de se rappeler de bons moments, pour les autres c'est une invitation lancée pour l'an prochain.

Maintenant que l'exaltation est un peu retombée, je vous invite d'ailleurs à laisser vos commentaires sur ce week-end ici-même, à la suite de ce message. Ce que vous avez aimé, ce que vous avez moins aimé, la raison pour laquelle vous avez décidé de ne pas y assister, etc. Tous vos commentaires nous seront très utiles!

14 mai 2006

Card games around the world


Récemment, je vous disais que je n'avais pas emporté de jeux à Vancouver. C'est faux, en fait, tout de suite après vous avoir dit cela j'ai été pris de culpabilité et j'ai retiré le séparateur de ma boîte de Carolus Magnus pour la remplir avec une dizaine de petits jeux que j'avais sous la main.

Parmi ceux-ci, un simple jeu de cartes et le livre Card Games Around the World, écrit par nul autre que Sid Sackson! Ce livre recense une soixantaine de jeux différents, pour tout nombre de joueurs. Beaucoup sont très simples et basés uniquement sur le hasard, mais quelques-uns semblent sortir des sentiers battus et présentent des mécanismes vraiment innovateurs. En particulier, la dernière section présente 4 jeux inédits dont deux de Sackson lui-même (Card Football et Card Stock Market). Le livre, s'il n'est pas très divertissant à lire, est néammoins très bien écrit et les règles sont limpides et concises. Les jeux sont organisés selon leur région d'origine et on remarque qu'ils ont toutes une saveur locale assez particulière. J'ai noté un certain nombre de jeux que je souhaite découvrir et je compte les essayer cet été dans le calme de notre petite maison sur la côte ouest.

Nous avons commencé ce samedi par une partie du très vieux Cribbage, un jeu inventé par Sir John Suckling, un soldat et poète (c'est possible?) vivant en angleterre au début du 17ième siècle. Ce jeu, qui se joue surtout à 2 joueurs mais dont des versions à 3 ou 4 joueurs existent aussi, a déjà acquis ses lettres de noblesses. J'ai d'ailleurs souvent vu traîner un plateau de cribbage dans un chalet ou chez la parenté, sans avoir jamais pu trouver quelqu'un pour m'en expliquer les règles. Ce qui nous a décidé, en fait, c'est la présence ici d'un plateau de cribbage au fond d'un tirroir qui n'avait pas été entièrement vidé. Ce jeu, assez simple, s'est quand même avéré surprenant! On n'est pas dans de la production moderne: c'est un peu long et ça peu devenir répétitif. On y trouve cependant une bonne petite dose de hasard couplée à des décisions difficiles à prendre, ce qui en fait un jeu étonnemment rafaîchissant. En tout cas, c'est à réessayer!

11 mai 2006

Des nouveautés sur les dragons!


De retour à notre programmation habituelle après ce bref et exceptionnel détour...

Le forum des dragons nocturnes profite du printemps pour faire peau neuve. Les sous-sections ont été réorganisées et on s'y retrouve un peu mieux. Les administrateurs ont créé des forums pour les rencontres se tenant dans chacune des principales régions du Québec. Ils ont aussi commencé à trier les messages dans les nouvelles catégories, alors on risque de perdre quelques repères. En particulier, je ne sais pas si les hyperliens pointant vers les messages seront encore valides après le déplacement. Si vous trouvez des anomalies sur ce site, faites-moi en part je vais les corriger.

Une autre nouveauté, fort intéressante, est une liste fréquemment mise-à-jour de questions-réponses sur des détails de règles. Un complément essentiel à ludism ou boardgamegeek, sur lesquels on peut facilement trouver des règles, mais où on n'a pas nécessairement accès aux discussions sur les points plus sombres... Merci Romain!

09 mai 2006

Jour 11- Ellensburg, Seattle, Vancouver


La dernière journée de ce voyage sera très courte, et c'est tant mieux. Les enfants commencent à être excités et on sent qu'ils devinent que notre voyage tire à sa fin.


Les dernières montagnes
Après Ellensburg, l'état de Washington prend une allure qui correspond plus à nos attentes. Bien que la route continue à descendre, elle le fait maintenant au milieu de montagnes de plus en plus hautes: les dernières avant l'océan. En plus, la végétation commence à se diversifier. Les conifères atteignent des tailles impressionnantes et on aperçoit de plus en plus de feuillus. Nous quittons bientôt la I-90, que nous suivions depuis Buffalo, pour contourner Seattle et monter vers le nord. La frontière est maintenant à un peu plus d'une heure de route, et Vancouver est juste derrière!


Notre maison pour l'été, vue de la cour arrière
Après plusieurs détours sur l'immense campus de la University of British Columbia, nous trouvons finalement Melfa Court où nous résiderons cet été. L'actuelle locataire est très sympathique et nous fait faire le tour des lieux. Bien que l'appart soit typiquement étudiant (mobilier minimal, peinture défraîchie), c'est très confortable et on aime bien la place. Le mieux, c'est que nous avons un petit patio et un accès direct aux nombreux parcs qu'on trouve partout autour. C'est très familial et sécuritaire, et c'est à quelques minutes de marche de mon labo. Totalement génial! En plus, juste à côté on trouve une tour de résidence où le dernier étage est dédié à l'étude. La vue est incroyable! Je sens que je vais étudier beaucoup cet été...


La vue depuis la salle d'étude
Voilà qui termine mes chroniques de ce superbe voyage et des nombreuses découvertes qu'on y a faites. Certains m'ont demandé si j'ai trouvé difficile de tenir ce genre de journal. Au delà de la technologie, qui m'a parfois donné des mots de tête (accès trop lent, site web en panne...), ça c'est avéré un exercice très agréable! Le carnet de voyage permet de prendre un peu de recul face à ce qu'on vit, et ainsi d'apprécier plus la chance qu'on peut avoir de se trouver là, sur la route ou dans la forêt... Mais ce carnet en-ligne, et surtout vos commentaires et vos messages, m'ont permis de partager tout ça "en direct", un peu comme on regarde un album photo mais avec l'exaltation qui naît de la proximité des événements. Ça n'a donc pas été pénible, bien au contraire, et j'espère le refaire dans le futur.

En terminant, j'invite tous ceux qui ont suivi ce journal à signer le livre d'or virtuel en inscrivant votre nom à la suite de ce message. Il suffit de cliquer ici, de choisir l'identité autre, d'entrer votre nom dans la case appropriée, et de laisser un court message si vous le désirez. Cliquez ensuite sur publier votre commentaire et le tour est joué. Merci et à bientôt!

08 mai 2006

Jour 10 - Missoula, Spokane, Ellensburg


Notre voyage tire à sa fin, et en cette avant-dernière journée nous comptons nous rapprocher beaucoup de Vancouver pour y arriver assez tôt en après-midi, demain.


L'Idaho sous la pluie
Nous traversons tout d'abord l'Idaho sous la pluie. Il faut savoir que, depuis que nous avons franchi la ligne de partage des eaux, nous descendons constamment. Cela ne nous empêche pas de nous retrouver aujourd'hui sur une route qui serpente entre les montagnes. La différence c'est que celles-ci ne sont plus couvertes de neige mais plutôt de conifères. C'est cette partie de notre voyage qui nous donne le plus l'impression de franchir les rocheuses, étant donné qu'à part ici, la I-90 réussit malheureusement très bien à les éviter.


Spokane vue d'un skybridge
Nous arrêtons dîner à Spokane dans l'état de Washington. Cette ville de 200 000 habitants est sans conteste la plus grande que nous ayons traversée depuis Chicago. En plus, on y arrive en plein pour le 30ième bloomsday, une course de 12km qui attire cette année 50 000 personnes! On dîne dans les petits stands érigés dans le parc de l'exposition universelle de 1974. Il y a beaucoup de monde, mais l'ambiance est détendue et la pluie a cessé.


Jérôme apprend à faire des fusées
Nous nous promenons ensuite dans un complexe du centre-ville, qui a ceci de particulier que les buildings sont reliés par des skybridges: de petits ponts vitrés qui enjambent les rues pour éviter d'avoir à sortir lorsqu'on magasine par une froide journée d'hiver. Un peu comme les passages souterrains de Montréal, en plus visible et en plus élégant. On visite le children's museum de l'endroit, beaucoup moins impressionnant que celui de Chicago, sans compter que le tiers des exhibits ne fonctionnent pas! Ça n'empêche pas Jérôme d'apprécier sa visite, surtout le lancement de la fusée de papier fabriquée par papa.


Le fleuve Columbia
On reprend ensuite la route. Si vous pensiez, comme nous, que l'état de Washington était hérissé de montagnes et de forêts, ce n'est pas du tout le cas entre Spokane et Ellensburg! On y trouve plutôt de petites collines plantées de champs qui commencent déjà à verdir. Sous un ciel où se promène de petits nuages de ouate, comme aujourd'hui, on se croirait vraiment dans le classique film Days of Heaven. La route traverse le très large fleuve Columbia et on s'arrête finalement à Ellensburg. Demain, on aura environ 4 heures de voiture pour atteindre notre destination finale: Vancouver.

07 mai 2006

Jour 9 - West Yellowstone, Butte, Missoula


Certains doivent trouver qu'il n'y a pas grand chose, dans ce voyage, pour un petit garçon de 3 ans et demi. Et bien, on a compensé aujourd'hui en faisant une journée Jérôme!


Jérôme découvre la glissade d'eau
On commence tout de suite après le déjeuner avec une visite à la piscine de notre hôtel, agrémentée d'une glissade d'eau intérieure! Rétiscent au début, Jérôme se laisse convaincre de l'essayer avec son papa... Laissez-moi vous dire qu'il y est bientôt allé tout seul, et à répétition! Je crois qu'il existe une vie avant les glissades d'eau et une vie après. Heureusement qu'on a un petit bonhomme très raisonnable qui a accepté de sortir de la piscine sans faire de crise pour nous laisser compléter le check-out avant 11h00.


On approche des montagnes
Cette petite escale à la piscine ne nous a pas trop retardé étant donné que nous n'avions prévu que 5 heures de voiture aujourd'hui. Si notre visite à Yellowstone nous a permis de découvrir des sommets assez hauts, nous n'avions pas encore véritablement franchi les rocheuses. C'est aujourd'hui chose faite alors que nous avons traversé la ligne de partage des eaux à plus de 6000 pieds d'altitude. C'est donc dire que, si on sautait dans une barque et qu'on se laissait emporter par la première rivière venue, on se retrouverait maintenant dans le pacifique plutôt que l'atlantique. On progresse!


Claudiane et Jérôme à Butte
On fait notre escale-dîner dans la ville de Butte qui vivait jadis des mines de cuivre mais où aujourd'hui "Everybody works at the Wal-Mart", selon la sympathique albertaine que nous y avons rencontrée. Le parc où on pique-nique, essentiellement consacré à la formation des futures stars de la ligue américaine (on y compte pas moins de 4 terrains de baseball!) propose quand même quelques modules de jeu où Claudiane et Jérôme s'amusent bien. Ils s'y font tous deux des amis, comme quoi la barrière de la langue n'est pas très importante à cet âge.


L'antre du dragon
Nous nous arrêtons finalement à Missoula car il aurait fallu continuer au moins 3 heures pour trouver une autre ville intéressante. Celle-ci est décrite par notre petit guide comme "une oasis libérale dans l'océan conservateur du Montana" (ma traduction, très libre). C'est essentiellement dû à l'importante présence des étudiants de la University of Montana. On est à même de le constater en marchant le long de la promenade qui borde la rivière et où se déroule un beer fest quelconque, semblable à n'importe quel party Molson que j'ai pu vivre à Polytechnique, à la différence qu'ici ça se termine à 8h00! On découvre aussi un parc où quelques bricoleurs passionnés qui ne manquaient pas de temps ont fabriqué un magnifique module baptisé L'antre du dragon. Jérôme s'est amusé longtemps dans ses labyrinthes et ses glissoires, jusqu'à ce que nous l'en tirions pour aller souper. Le souper est d'ailleurs à classer comme le meilleur de notre voyage: un petit resto typiquement mexicain avec des plats variés et très bien apprétés. Vive les libéraux! (Du moins ici, aux États-Unis...)

06 mai 2006

Jour 8 - Gardiner, Parc Yellowstone, West Yellowstone


La seule journée où on s'éloigne de notre destination plus qu'on ne s'en rapproche sera consacrée à la visite du parc Yellowstone. Celui-ci, que j'imaginais comme un simple parc national ponctué de quelques geysers, est en fait un immense bassin d'activité géothermique. La journée se déroulera donc sous le thème de la fumée et l'odeur de soufre.


Sortie de vapeur, plateau de Norris
Notre premier arrêt se fera au plateau de Norris, où un petit sentier aménagé nous fait faire deux boucles dans des terrains géologiquement actifs. On y découvre des trous fumants, de petits geysers ou encore des sources colorées en constante ébullition. Le spectacle est surprenant, pour nous qui n'avions jamais rien vu de la sorte! La promenade se fait sous un soleil radieux et la température est très confortable: je porte un simple T-shirt malgré que la neige nous entoure parfois. J'y gagnerai quelques coups de soleil, mais c'est bien peu cher payé pour cette superbe journée!


Le canyon de Yellowstone
Notre second arrêt se fait au seul endroit que nous visiterons qui ne soit pas envahi par la fumée. Le profond canyon où coule la rivière Yellowstone offre des vues saisissantes, et les instincts de grimpeur de Jérôme donnent quelques sueurs froides à ses parents! Nous apprécions les points de vue sur la chute basse et la chute haute. Malheureusement, l'aire de pique-nique n'est pas encore ouverte pour la saison alors nous devons manger dans un endroit moins boisé: en face de la boutique de souvenir! Tant pis...


Ève-Marie au temps des dinosaures!
Nous terminons par une visite de l'incontournable geyser Old Faithful. Celui-ci n'est ni le plus haut, ni le plus spectaculaire des geysers du parc, mais il jaillit environ à chaque heure et demi, ce qui en fait une attraction prisée par les bus de tours organisés. Nous débarquons sans avoir prévu notre coup et nous marchons lentement vers le site entouré de bancs où des dizaines de touristes attendent... Nous serons quand même témoin de l'éruption du geyser moins de cinq minutes après notre arrivée! Quelle chance!


Le cône fumant du Castle Geyser
Nous profitons donc du temps qu'il nous reste pour faire le tour du Upper Bassin entourant le Old Faithful. Il s'agit de la plus grande concentration de geysers au monde, et ce n'est pas difficile à croire! Le nombre et la diversité des formations géothermiques qu'on y trouve nous impressionne encore plus que la soi-disant pièce maîtresse des lieux. On y voit entre autre le petit geyser anémone, qui jaillit aux quinze minutes, et qui montre bien le fonctionnement interne des geysers. La Firehole River, bordée d'orifices fumants, a sûrement été l'inspiration pour de nombreux décors de films de dinosaures! Bien que nous n'aurons pas la chance d'assister à une autre éruption majeure, il aura bien valu la peine d'admirer les cônes de certains geysers moins connus.

Notre promenade nous prendra environ une heure trente... Le temps, vous l'aurez deviné, que prendra Old Faithful à se recharger. Ce n'était pas du tout prévu, mais tant qu'à y être nous attendrons bien cinq minutes. C'est tant mieux, étant donné que notre point de vue et que la lumière sont idéales, comme en témoigne la photo. Nous remontons ensuite dans la voiture pour rejoindre la sortie ouest de Yellowstone, où nous passerons la nuit. Cette visite nous a aussi donné la chance d'admirer à nouveau des wapitis, des dizaines de bisons et leurs petits, et même un loup ou un renard (aidez-nous à décider).

05 mai 2006

Jour 7 - Hardin, Mammoth Hot Springs, Gardiner


Nous parcourons d'un trait les 3 heures qui nous séparent de l'entrée nord du parc Yellowstone, avec un seul arrêt à une trentaine de kilomètres de l'arrivée pour pique-niquer dans un décor magnifique: une petite vallée large d'un kilomètre ou deux et baignée de soleil. Ici coule la tumultueuse rivière Yellowstone, et les hauts pics des premières montagnes nous entourent. Évidemment, on est fins seuls.


Pique-nique dans la vallée
Quelques minutes plus tard, on atteint le village de Gardiner où on passera la nuit. Après avoir réservé la chambre la plus rustique du Yellowstone River Motel, la première où on n'a pas accès à Internet, nous entrons dans le parc. On se rend facilement au chalet d'accueil, qui est en fait un site de villégiature complet avec des manoirs et un hôtel qui ont dû accueillir beaucoup de touristes fortunés à une époque où seuls ceux-ci pouvaient se payer une visite aux bains de sources thermales.


Les montagnes de Yellowstone
Après avoir discuté avec le sympathique ranger de service, on croise des bisons qui traversent la route sans trop se soucier de notre présence. Ce ne seront pas les derniers résidents de l'endroit que nous aurons la chance de rencontrer. Plus tard, on verra une bande de wapitis s'abreuver à la Yellowstone, puis des chèvres de montagne qui nous offrent un spectacle de haute voltige sur le flan rocheux, et finalement un chevreuil qui broute tranquillement l'herbe derrière notre motel. Je vous rappelle que nous ne sommes pas au zoo.


Canary Spring
La première promenade au parc Yellowstone se fera dans les sources thermales de Mammoth Hot Springs. Les étranges terrasses qu'on y trouve ont été formées par le travail des nombreuses bactéries qui vivent dans la chaleur de l'eau sulfureuse. Des tapisseries de couleurs différentes forment des plateaux à travers lesquels coule l'eau fumante. Les arbres qui ont le malheur de se trouver sur le chemin de ces coulées ne survivent pas longtemps, mais restent plantées là et contribuent à l'incroyable décor. On se sent réellement sur une autre planète!


La famille devant Mammoth Hot Springs
On termine la journée à Gardiner par notre plus chic souper du voyage, dans le restaurant Old Yellowstone Mine, où le décor de vieille mine a été assez bien réussi. On y croise un très sympathique couple de retraités de la Colombie-Britannique qui nous invite à leur rendre visite, cet été, dans leur chalet de la vallée de l'Okanagan. Une journée assez incroyable, non?

04 mai 2006

Jour 6 - Rapid City, Black Hills, Hardin


Aujourd'hui, on a prévu un peu moins de route, question de prendre le temps de visiter un peu la région des Black Hills où on se trouve présentement. Au nombre de motels qu'on compte dans Rapid City, ça semble être une destination touristique prisée des américains, alors autant en profiter, on ne repassera pas de si tôt!


La caverne qu'on visitera
Notre premier arrêt sera dans une des multiples cavernes qui trouent les Black Hills. La plupart sont très commerciales, et annoncent toutes des cristaux plus beaux que leur voisin. On choisit finalement un peu au hasard et grand bien nous en pris! En effet, nous étions seuls à arpenter les galeries avec nos petites lampes de poche. C'est excellent pour la sensation d'aventure et Jérôme a bien aimé!

La salle des stalactites
En plus, nos Black Hills Caverns étaient sur trois niveaux, et on descendait progressivement. On avait vraiment l'impression de se perdre dans la montagne, comme les chercheurs d'or de jadis. Une belle expérience!


Pique-Nique au mont
On remonte ensuite dans la voiture pour faire notre pélerinage américain au légendaire mont Rushmore. Pour citer Ève-Marie: "C'est ça, le mont Rushmore?" Au moins ce n'était pas un trop gros détour et, comme c'est le cas depuis le début de notre voyage, nous étions pratiquement seuls sur l'immense site du mémorial! On en profite pour faire un petit pique-nique avec vue sur les 4 présidents (si je ne m'abuse, il s'agit, dans le désordre, de Roosevelt, Washington, Lincoln et un autre en "on" dont le nom m'échappe.)


Les plaines du Montana
Puis on reprend la route... Il faut bien se rendre à Vancouver! On retourne donc sur la I-90 ouest. Un peu après avoir traversé la frontière du Wyoming on aperçoit au loin le profil de montagnes beaucoup plus hautes que les collines que nous venons de traverser. On ne les atteindra pas aujourd'hui car la route bifurque au nord vers le Montana. On avait prévu s'arrêter au Wyoming, mais finalement, avec Jérôme et Claudiane qui dorment à l'arrière, on se dit qu'on ferait aussi bien de continuer. On jette finalement l'ancre pour la nuit dans le petit bled de Hardin au Montana, tout près du lieu de bataille de Little Big Horn et à la frontière d'une réserve indienne qui n'a rien à voir avec les nôtres: d'immenses plaines de verdure qui s'étendent dans toutes les directions. Inutile de le dire: on nage en plein western!