30 avril 2006

Jour 2 - Niagara, Cleveland, South Bends


Nous sommes restés un peu à Niagara. Une petite promenade à pied où on découvre un jardin où fleurissent les tulipes et les jonquilles.

Avec les chutes américaines en arrière-plan l'effet est saisissant. D'autant plus que c'est un vestige d'un passé révolu à Niagara: c'est pas quétaine!

On poursuit jusqu'au fameux Maid of the Mist dans lequel on fait un petit tour. Je crois que Jérôme n'est pas encore convaincu d'aimer les bateaux, comme on le devine sur la photo ci-contre. Celle-là a été prise avant qu'on ne soit complètement trempés par un passage dans la bruine du fer-à-cheval. Ça, Claudiane et Jérôme ont bien aimé! Lui, la bouche ouverte, essayait de boire la "pluie". Elle, accrochée dans le porte-bébé, faisait aller ses jambes en gazouillant, au grand plaisir de la multitude d'asiatiques qui nous accompagnaient.

Le reste de la journée, à partir de midi, c'est essentiellement de la route. On traverse la frontière à Buffalo, puis on contourne le lac Érié. Petit dîner dans un parc de la petite ville de Erie (A great American City, nous annonce la pancarte). Sur la route, on peut voir des vignobles avec le lac en arrière-plan. On passe ensuite Cleveland, puis Toledo, et finalement on arrive à 10h00 du soir à South Bends. Cette dernière est mieux connue comme l'endroit qui abrite l'université Notre-Dame et son fighting irish.

Aujourd'hui, 30 avril, destination Chicago. C'est l'anniversaire d'Ève-Marie et, comme cadeau, elle appréciera bien quelques heures tranquilles à visiter le musée d'art de cette ville, supposément très réputé.

[ Itinéraire 1 2, Précédent, Suite ]
[ Table des matières ]

28 avril 2006

Jour 1 - Montreal, Kingston, Niagara


Bon, la connexion sans fil fonctionnant bien dans le Quality Inn near the falls, j'en profite pour transmettre quelques photos de notre première journée.

On commence à 5:30 par une journée sans nuages, direction: l'ouest. La photo ci-contre vous le prouve bien. Les enfants sont assez sages, mais rendu à Kingston, vers 8h30, il est temps d'arrêter. Un petit déjeuner au Tim Hortons et on se trouve rapidement un beau petit parc où passer un agréable moment.

C'est d'ailleurs en face de la jolie maison ci-contre, sur le somptueux campus de l'université Queens, que j'ai reçu un appel très spécial:

Ma copine: C'est un numéro bizarre, est-ce qu'on répond?
- je décroche -
Moi: Oui allo?
Une voix féminine à l'accent résolument français: Monsieur Philippe Beaudoin? La ludothèque de Boulogne-Billancourt ici. Je répond à votre courriel me disant que vous n'aviez pas encore reçu notre réponse pour votre prototype.
Moi, surpris: Heu!? Oui?
La voix: Je vous annonce que votre prototype a été retenu!

Une bonne nouvelle donc, mais je ne pourrai pas poster le proto avant mon arrivée à Vancouver le 8 mai. Comme l'annonce des 20 finalistes ne se fait pas avant la fin juillet, je suis quand même confiant de pouvoir envoyer tout ça à temps. On va bricoler un peu à Vancouver!

De bonne humeur, on a donc poursuivi sur la légendaire 401, qui ne nous a pas déçus en nous offrant un petit aperçu des congestions routières torontoises. Après ça, on apprécie presque le pont Champlain à l'heure de pointe! Petit passage sur la Queen Elisabeth Way (tout est royal chez nos voisins de l'ouest, avec des Kings, des Queens et des Princess partout!) Enfin on arrive à Niagara et ses légendaires chutes. Le village est quétaine, mais alors là, à la puissance 100! Mais les chutes sont exceptionnelles. Je les avais déjà vues il y a bien longtemps, mais je suis heureux d'y être retourné.

Départ demain, direction Chicago et un arrêt prévu un peu avant la ville, que nous devrions visiter dimanche.

[ Itinéraire 1 2, Précédent, Suite ]
[ Table des matières ]

27 avril 2006

Vancouver beach!


Ouf et re-ouf! J'ai enfin terminé la saison haute: préparation d'examens, séances de révision, corrections, mais surtout la [insérez votre mot liturgique préféré] rédaction d'articles! On a enfin soumis notre petite contribution à la science, et si c'est accepté, j'irai faire un tour à Vienne en septembre... Ça aura bien valu que je délaisse un peu ce blogue et que je passe quelques nuits blanches à me battre avec latex ou Adobe Premiere.

Mais septembre c'est bien loin, et d'ici là il y a Vancouver! En effet, toute ma petite famille et moi partons tôt demain matin pour un long périple en automobile coast-to-coast. Premier arrêt: Niagara, où on fera découvrir les magnifiques chutes à mon petit bonhomme. Ensuite c'est Chicago, puis les badlands, le parc Yellowstone, les rocheuses, Seattle et finalement Vancouver. En tout, 11 jours sur la route. On passera ensuite l'été là-bas, dans une jolie petite maison sur le campus de la University of British Columbia. Je séjourne en effet dans leur laboratoire spécialisé en animation par ordinateur, pendant qu'Ève-Marie, Jérôme et Claudiane profitent de la fin du congé de maternité.

Je n'ai pas l'habitude de me servir de ce blogue pour écrire des messages plus personnels comme celui-ci, mais je me suis dit qu'il ferait un bon véhicule pour raconter ce voyage. On m'a dit qu'il était facile de trouver des connexions sans-fil aux États-Unis. Si c'est le cas, je passerai dire un petit bonjour et poster les photos qu'on aura prises.

D'ici là, ne vous ennuyez pas trop, et jouez un peu pour nous! Hé oui, à notre grand désarroi, il n'y a plus de place dans la voiture pour le matériel ludique!...


25 avril 2006

De les jeux et l'éducation


" Le jeu doit rester un jeu ", tel est le slogan d'une nouvelle campagne de sensibilisation, au Québec, à l'intention des joueurs compulsifs, ceux qui perdent leur fortune personnelle dans différentes loteries. Pourtant, même si je ne joue jamais de sommes d'argent, comme la plupart d'entre nous, parce que notre forme de jeu diffère de celle des casino, je crois qu'il nous ferait grand bien de méditer sur cette phrase.

Comme un roman
Comme un Roman, de Pennac
Je me retrouve souvent au coeur de discussions portant sur les vertus pédagogiques des jeux de société que nous pratiquons. On s'en doute bien, Jungle speed, Puerto Rico, Les Loups-garous et Dvonn développent tous différentes aptitudes, que je ne peux malheureusement pas nommer, faute de connaissances exactes. Ici même, notre cher Gourou raconte comment il est arrivé à inclure une période de " Résolution de problème par le jeu " à l'horaire de l'école où il travaille. Un autre instituteur a demandé à ses élèves de lire les règlements d'un jeu et d'en jouer une partie, au lieu de fabriquer de bêtes tests de lecture. Les résultats me semblent très impressionnants.

Étant professeur moi-même - ça me fait au moins un défaut! -, je me suis intéressé à la question, essayant de voir comment je pourrais intégrer le jeu dans mes cours. Plusieurs études démontrent effectivement que le jeu demeure une des méthodes pédagogiques les plus efficaces.

Daniel Pennac
Daniel Pennac
Au risque d'en surprendre ou d'en choquer quelques-uns, je m'interroge sur le bien-fondé de cette approche et de cette obsession à intégrer nos jeux dans les écoles. Il n'existe pas de meilleur moyen que de forcer quelqu'un à lire pour lui enlever le goût de la lecture. Daniel Pennac, écrivain français de renommée mais surtout instituteur dans des milieux défavorisés, commence son célèbre essai Comme un roman ainsi. " Le verbe lire ne supporte pas l'impératif. Aversion qu'il partage avec quelques autres : le verbe aimer? le verbe rêver? On peut toujours essayer, bien sûr. Allez-y : Aime-moi! Rêve! Lis! Lis! Mais lis donc, bon sang, je t'ordonne de lire! " Je crois que ce romancier aurait pu ajouter jouer à sa liste? " Joue! Allez, vas-y! Joue! Aie du plaisir! Mais vas-tu t'amuser bon sang! Je te l'ordonne! "

Pourquoi aimons-nous jouer? Pourquoi aimons-nous lire? Je ne le sais pas, je spécule. Pour s'échapper, à l'occasion, des contraintes du monde. Parce que nous n'y sommes pas obligés. Pourquoi chacun déteste subir un examen alors que les jeux questionnaires constituent probablement la catégorie ludique la plus populaire, tant à la télévision que sur notre table de cuisine? Trivial pursuit, Pictionary et autres Cranium se vendent à des millions d'exemplaires et pourtant, rien ne les distingue d'un test de fin d'année! Un examen vous donne un diplôme, qui vous ouvre les portes d'un emploi. C'est très utile! La réussite à votre examen de conduite vous donne la possibilité d'opérer librement un véhicule motorisé. C'est encore très utile! Gagner une partie de Scrabble ne vous apporte absolument rien d'aussi concret et immédiat. Je pratique le Boggle depuis des années et je crois n'avoir jamais employé un seul mot que j'y ai appris. Toutefois, nous savons tous ici ce que nous choisirions devant l'alternative d'un Jarnac et d'une évaluation de nos connaissances à la fin d'un cours d'histoire. Comment expliquer ce paradoxe sinon par le fait que le jeu reste justement une activité gratuite et inutile? Que la pédagogie tue littéralement le plaisir?

Joueuses
Détourner la fonction du jeu le tue parce que ça le dénature. Donnez une fonction autre que l'amusement à Dungeon Twister, demandez à vos enfants un compte-rendu de partie avec les implications mathématiques de tel choix d'action, elles sont nombreuses, et vous venez de les chasser à tout jamais de cet univers. Je ne veux pas savoir ce que j'apprends quand je joue, je veux juste jouer. Je ne veux rien apprendre quand je lis un roman ou un poème, je veux simplement lire un livre et vivre des émotions, comme autour de Mare nostrum, mon jeu favori. À la limite, j'y vois un acte de résistance, autant pour la lecture que pour le jeu, contre cette société d'excellence, contre ces modèles de performance que l'on nous impose, où tout doit toujours servir à quelque chose dans l'immédiat (" À quoi ça sert des cours de littérature, je vais être infirmière? "), où l'on veut un emploi stable, très payant, des enfants, une conjointe - je parle pour moi -, une maison, une voiture, des amis; où l'on doit manger bio, sans OGM, faire des voyages, de l'activité physique pour se tenir en forme, se brosser les dents, se cultiver, s'épiler, avoir plusieurs orgasmes à la fois! Non! Laissez vos enfants lire, laissez-les jouer, et ne leur demandez rien en retour! " Le jeu doit rester un jeu. "

18 avril 2006

Menzel Illustration


Michael Menzel, ça vous dit quelquechose? Non? Alors si j'essaie Hart an der Grenze, Architekton ou Terra Nova? Pas plus? Allons-y donc avec Techno Witches, Aqua Romana, Jambo, Hacienda, Roma, Thurn und Taxis. Tout cela est relié de façon plutôt logique: le premier est un illustrateur et les autres sont des jeux qu'il a illustrés. Ce sont aussi des jeux que j'ai appréciés ou qu'il me tarde de découvrir. Hasard? Pas tant que ça...

J'ai toujours vaguement comparé les illustrations d'un jeu à la trame sonore d'un film. Si celles-ci ne constituent pas vraiment l'essentiel de l'oeuvre, elles sont omni-présentes et semblent rester attachés quelquepart dans notre subconscient, prêtes à resurgir à tout moment pour nous donner envie de refaire une partie ou de revoir le film. (À ce propos, je ressens d'ailleurs un urgent besoin de revoir Le Parrain!) Je ne comprends d'ailleurs toujours pas l'absence, sur boardgamegeek, d'un champ permettant de retracer l'illustrateur des jeux répertoriés.

Il faut donc croire que j'aime ce que fait Menzel, ce que confirme d'ailleurs une petite visite sur son très beau site, qui présente quelques détails de ses réalisations dans l'univers de l'illustration de jeux.

De votre côté, que pensez-vous de Michael Menzel ou de l'importance des illustrations dans un jeu? Prononcez-vous sur le forum Les Plateaux, sur Parlons Jeux...

13 avril 2006

Les jeux à l'école primaire? Oui, c'est possible!


Étant enseignant en éducation physique au primaire, et grand amateur de jeux, j'ai décidé, il y a de cela 4 ans, de tenter le coup et d'essayer de "contaminer" mes collègues au travail pour ensuite, dans une stratégie à long terme, faire de même avec les élèves de l'école! Et bien croyez le ou non, le projet fut une réussite sur toute la ligne.

Premier essai, les enseignants(es). Comme j'enseigne dans une école située à 25 km de ma résidence, je dois dîner à l'école à l'heure du lunch. Et de quoi parle les profs (pas tous, mais...!) à l'heure du lunch? Des cas problèmes de leurs classes, de leurs difficultés, etc. Alors, dans le souci de faire changer le discours, pourquoi ne pas se changer les idées en jouant? Vous auriez dû les voir lorsque je leur parlais de ma passion, des jeux qui existaient autre que le Monopoly, de la tendance actuelle de ce passe-temps. Ils étaient assez, disons, sceptiques. Alors, j'ai commencé avec les 6 Nimmt!, Perudo, Jungle Speed, Wizard, Stupide Vautour, MammaMia, Can't Stop! Ce fut le début de la contamination! Avec de petits jeux de cartes différents, pour passer ensuite vers les jeux de plateau pas trop complexes également. On a quand même 60 minutes pour jouer le midi, incluant le temps de s'alimenter. Ce qui donne un 35-40 minutes de temps libres pour jouer. Et bien depuis ce temps, nous sommes environ de 5 à 7 joueurs réguliers qui se regroupent autour d'une table pour s'adonner à cette belle passion. 7 sur une possibilité de 15 environ, c'est bien, non? Et tout cela, sous les yeux "observateurs" de ma directrice? Très important pour ce qui suit.

Alors vint le 2ième essai, avec les élèves. Mais comment faire? Les classes ont tous des jeux de société qui sont souvent utilisés lors des jours de pluie, jours où les enfants demeurent à l'intérieur. Mais ce sont souvent des jeux pas trop dispendieux, car les élèves n'y font pas vraiment attention. Et des jeux trouvables dans les magasins à grande surface. Alors, je devais trouver un plan pour, premièrement, trouver un budget pour renouveler la banque de jeux, et puis, deuxièmement, trouver la façon de faire intégrer ces jeux dans la grille horaire de l'école et ainsi faire en sorte que le tout soit d'une certaine façon dirigé par les enseignants que je devais convaincre de l'implication que cela amènerait. Chose qui fut facile avec la réussite de mon premier essai! Alors, après discussion avec ma directrice, j'ai amené l'idée d'intégrer à l'horaire, une période de jeux. Et oui, un 54 minutes où toute la classe joue à des jeux de stratégie, animé par le titulaire. Et la réponse de ma directrice : "Oui, mais Yves, que vont penser les parents si l'on met une période "jeux" à l'horaire? Ils vont dire qu'ils jouent à l'école?" Et moi de répondre: "Ce sera une période de Résolutions de problèmes par le jeu, et non que de jeux libres!" Et c'était ainsi dans la poche! Pas si facile, mais je sauterai les détails. Alors a suivi l'attribution de 2000$ venant de notre campagne de financement pour faire les achats, et j'ai pu acheter plusieurs copies de plusieurs jeux afin de faciliter le travail des titulaires en classe (moins de règles à apprendre). J'ai donné une petite formation à mes collègues d'une heure ou deux en journée pédagogique, et aujourd'hui, ils connaissent davantage ce merveilleux monde et plusieurs parmi eux sont devenus accros! Mission accomplie. Et ces jeux se retrouvent dans un local fermé sous clé, donc inaccessibles pour être pris librement par les élèves.

Et les élèves, eux? Si je me fie aux propos des titulaires, ils aiment beaucoup. C'est une période attendue sur les 9 jours sur lesquels l'horaire est basé et ils sont soumis à des compétences autres que de seulement jouer; coopération, explication de règles à leurs pairs (oral), respect de ceux-ci, réflexion, prise de décision, bref, ce n'est pas que du jeu libre, mais bien un outil de plus pour le développement de l'élève. Et en plus, ils jouent! Mais sous une supervision dirigée. Les professeurs ont "acheté", alors cela a facilité le processus.

Qu'il est bon de voir les élèves jouer, par exemple, à Dvonn, Zertz ou Carcassonne, tous en même temps, tous au même moment... En espérant qu'ils deviennent de futurs accros, tout comme nous! Alors, oui, il est plus que possible d'intégrer des jeux modernes à l'école primaire!

Yves, alias Le Gourou!

10 avril 2006

Thurn und Taxis sur BrettSpielWelt


L'excellent blogue de Gorthyn nous annonce que le nouveau jeu de Andreas Seyfarth et de sa femme, Thurn und Taxis, est maintenant disponible sur le site de jeu en-ligne Brettspielwelt! (plus d'info sur ce site, par ici.) Étant donné l'excellent buzz autour de ce jeu, je vais l'essayer dès ce soir et vous donner mon impression. Si vous comptez passer sur BSW ce soir et voulez jouer contre un débutant (moi-même), laissez-moi un commentaire ici-bas et cherchez filou en-ligne. Attention de ne pas rencontrer un Sith ou un Jedi!

Mise-à-jour: J'y ai joué, et avec deux allemands forts sympathiques de surcroît. Bon, je me suis fait lessiver à l'eau froide, avec une dose d'eau de javel extra, mais j'ai vraiment apprécié ce jeu qui va figurer sur mes tablettes dès son arrivée dans notre coin. On a une petite impression d'Aventuriers du Rail avec une gestion de main très importante, mais le jeu est quand même un peu plus lourd. Il y a aussi une petite part de prise de risque car il est possible de se retrouver bloqué sans pouvoir piger une carte dont on aurait besoin pour allonger une ligne, et donc d'être obliger de jeter toutes les cartes posées. Les rôles ne me font pas penser à Puerto Rico du tout. Ils permettent plutôt, une fois par tour, de faire une et une seule action bonus, et cela sans considérer ce que les autres joueurs ont fait. Bref, essayez-le!

09 avril 2006

Le Gathering of Friends 2006


Le Gathering of Friends c'est le méga-événement américain de jeux de société. On se demande parfois si cet événement ne fait pas plus que Essen ou Nuremberg pour mousser les ventes des nouveaux jeux. C'est que la plupart des jeux présentés dans les grandes expositions allemandes sont jouées, souvent en avant-première, dans les énormes salles réservées pour le GoF.

Dans les prochains jours, une nuée de compte-rendus de partie et de descriptions de l'événement envahira le web ludique. Certains jeux y seront encensés et d'autres ignorés, voire démolis. Pour les dévoreurs d'information, dont je suis, cette manne est une occasion de s'exciter les neurones ludiques et de mettre-à-jour la liste d'achats. Je reste néammoins méfiant de ces critiques, souvent offertes après une seule partie, dans une configuration qui n'est parfois pas idéale. W. Eric Martin s'inquiète d'ailleurs de ce phénomène sur Boardgame News.

Il reste qu'il fait bon se rincer les yeux dans les nouveautés, ce que Boardgame News nous propose de faire (jour 1, 2, 3, 4 [vidéo], 5, 6, 7, 8, 9, [vidéo]).

Suite à la lecture de ces compte-rendus, voici les jeux qui m'intriguent et sur lesquels je chercherai plus d'informations:

  • California, les premiers commentaires sont mitigés, mais je ne peux m'empêcher de reluquer ce Schacht qui me fait penser au jeu vidéo The Sims...
  • Thurn und Taxis, celui-ci ne semble amasser que des éloges depuis sa sortie, et on le compare même à Web of Power / China, un jeu que j'aime beaucoup.
  • Great Wall of China, celui-ci je l'ai essayé et, même si la qualité des cartes laisse à désirer, j'ai trouvé que le jeu tournait très bien et était assez tactique. La fin m'a laissé sur mon appétit mais je vais trouver une FAQ et clarifier celà un de ces jours.
  • Nottingham, j'y ai aussi joué une fois et il ne m'a pas donné l'impression d'ultra-originalité à laquelle j'ai été habitué avec les jeux de Rosenberg. Il reste que ça a été plaisant et que j'espère pouvoir étudier un peu plus l'importance du mouvement du shériff sur les tactiques à adopter.
  • Masons / Mauer Bauer, certains jeux de Colovini comptent parmi mes préférés, et celui-ci m'interpelle depuis que j'ai lu les règles. Un peu de hasard, un peu de connexions, un peu de patterns... Je risque d'aimer!

06 avril 2006

Taxonomie de Zendor -- Sommaire


Après plus d'un mois d'attente, je reviens finalement avec la suite des articles portant sur la taxonomie des jeux de société que je compte vous présenter en détails. Pour ceux et celles voulant se rafraîchir un peu la mémoire ou qui ont tout simplement manqué l'intro à cette série, c'est ici. À noter que la taxonomie présentée dans le cadre de ces articles en est une basée sur les mécanismes que l'on retrouve dans les jeux de société.

Backgammon
Backgammon
Arithmétique, dialectique, dynamique. Ce sont là les trois termes que j'ai choisis pour encadrer ma taxonomie et, du même fait, suivre les pas initialement posés par Cardano et Leibniz. Ce sont en fait les catégories globales de la taxonomie en question : les trois sections qui diviseront les vingt-neuf catégories qui composent son classement. J'ai choisi ces termes parce qu'ils sont à la fois concis et synthétisants, classiques et modernes, esthétiques et efficaces.

Jeu de l'oie
Jeu de l'Oie
Du grec arithmêtikê , qui veut dire « en rapport avec le nombre (arithmos)», vous aurez devinez que l'épithète « arithmétique » correspond aux jeux « de nombre et de situation » de Leibniz. Du temps du mathématicien allemand, les jeux à caractère arithmétique présentaient déjà une variété considérable. Qu'on pense au Backgammon, aux Échecs, au Jeu de l'Oie, au Jeu du Moulin, au Tarot, aux Dames, à la Loto ou au Go (on dit que Leibniz s'intéressait suffisamment aux jeux pour connaître ce loisir oriental alors ignoré de l'occident), il y a déjà lieu d'identifier dans cette liste au moins six catégories de jeux : conquête/capture, parcours, alignement, plis/levées, gestion de risque et territoires.
Jeu du Moulin
Jeu du Moulin
Point de surprise ici. S'il y avait déjà une telle variété de mécanismes ludiques avant la révolution industrielle, c'est bien parce que les jeux arithmétiques sont les plus accessibles et les plus fondamentaux. Ce sont les jeux à somme nulle de von Neumann et Morgenstern. Ce sont des jeux de pure logique donc, dont l'issu se solde toujours par un seul gagnant. Ce sont, par conséquent, des jeux où tout le monde pourra y trouver son compte sans crainte de discrimination initiale ou d'handicap de départ à surmonter puisque toutes leurs règles sont intégralement fondées sur des principes mathématiques. Or, la logique et le calcul sont accessibles à tous; ne sont-ils pas en effet appelés à être utilisés dans le quotidien du commun des mortels? Depuis le XVIIIe siècle, on ne sera pas surpris non plus de constater de nouvelles catégories qui se sont ajoutées aux jeux arithmétiques : enchères, connexions, destinations, développement, spéculation, majorité, séries, isolation, empilement et programmation ont tous contribué à enrichir ce qu'on peut facilement considérer comme la plus large des trois grandes familles de jeux.

Scrabble
Scrabble
La famille des jeux dialectiques se fait plus jeune. Du grec dialegesthai, « converser », et dialegein, « trier », « distinguer », elle se rapporte à ces jeux qui sont apparus à partir de la fin du XVIIIe siècle, ceux que les Anglais appelaient « parlor games », où la communication et les échanges étaient au centre du divertissement. Plutôt que de s'appuyer sur le quantitatif, la logique et le rationnel, les jeux dialectiques puisent leurs intérêts dans le qualitatif, le cognitif et l'empirique. Des critères qui sont non-mesurables en somme. Du même fait, ils constituent également ces jeux à somme non-nulle que John Nash a mathématiquement résolus. Il est donc relativement courant d'avoir plusieurs gagnants et/ou plusieurs perdants dans un jeu dialectique. Mais paradoxalement à cette flexibilité sur leur dénouement, les jeux dialectiques, au contraire des jeux arithmétiques, sont plus exigeants sur les pré-requis de leurs participants, voire discriminants dès le départ.
Trivial Pursuit
Trivial Pursuit
Plus souvent qu'autrement ils mettent à l'épreuve l'expérience et les connaissances acquises du joueur, et non sa capacité à raisonner. Ainsi en est-il du Poker, ce roi des jeux de bluff vieux de plus d'un siècle, qui, on en conviendra, offre une toute autre dimension ludique lorsque tous les adversaires se connaissent intimement. Nous pourrions en dire autant du célèbre Scrabble, l'incontournable jeu de lettres, qui donnera un avantage certain aux joueurs qui ont un dictionnaire comme livre de chevet. Le Trivial Pursuit divisent les amateurs de jeux en deux : ceux qui ont une vaste culture générale et ceux qui ont une moins vaste culture générale.
Donjons & Dragons
Jeu du Moulin
Et gageons qu'un acteur professionnel aura une facilité désarmante à s'intégrer dans sa première partie de Donjons & Dragons comparativement à son voisin, lui aussi néophyte, qui fait carrière dans la mécanique automobile. Jeux de bluff, jeux de lettres, jeux de connaissances ou jeux de rôles, vous avez là quatre catégories bien typiques de la famille des jeux dialectiques. Y figurent aussi les jeux de tractations, les jeux d'expression, les jeux de déduction, les jeux de votes, les jeux de commerce, les jeux de mémoire et les jeux de coopération.

Le Croquet
Le Croquet
Puis vient la troisième grande famille des jeux de société, celle des jeux dynamiques. Elle inclut sans aucun doutes les jeux les plus anciens que l'être humain a pratiqués, ceux qui échappent aux témoignages de l'histoire laissés par l'écriture, ceux susceptibles d'avoir été les jeux de l'homme du néolithique, il y maintenant 12 000 ans. La raison de cette ancienneté ? Des règles généralement déconcertantes de simplicité. La racine de l'épithète le dit bien : dunamos est le terme grec pour « force ». Les jeux dynamiques sont donc ceux qui impliquent un rapport de force direct entre les joueurs ; une mesure sans détours de leurs prouesses respectives dans un ensemble de règles bien réduites. Ils se rapprochent beaucoup plus du sport, qui applique les lois de la sélection naturelle, qu'au jeu de société, qui applique des lois artificielles. On ne cherche effectivement pas à mettre en valeur la raison ou les connaissances des joueurs à travers une ensemble élaboré de conditions ici.
Le Billard
Le Billard
On cherche simplement à comparer leur nature brute, leur essence, leurs limites spontanées. Aussi la mesure qui est au centre des jeux dynamiques met inévitablement en cause deux notions physiques bien précises qui forment le monde : l'espace et le temps.
Pit
Pit
À travers ces deux réalités, le joueur devra faire ses preuves et mettre de l'avant ses forces innées dans les jeux dynamiques, qu'elles soient mentales ou physiques. Du temps où Leibniz les appelaient « jeux où entre le mouvement », on connaissait surtout les jeux d'adresse tels le croquet et le billard (qui, dit-on, aurait été inventé pour un caprice de Louis XIV, lequel voulait un croquet se jouant à l'intérieur). Mais depuis le début du XXe siècle, les jeux de vitesse sont venus s'ajouter avec des titres chez Parker Brothers comme Spoof (que vous connaissez probablement comme le jeu des cuillères ou jeu du kilo de merde) et le non moins célèbre Pit.

Spoof
Spoof
À l'image des taxonomistes et ludologues comme R.C. Bell, Jean-Marie L'Hôte et David Parlett, j'ai tenté de regrouper en sous-groupes les 29 catégories réparties dans les trois grandes familles de jeux de société. Les catégories maîtresses ainsi constituées se retrouvent au nombre de neuf : cinq pour les jeux arithmétiques, deux pour les jeux dialectiques et deux également pour les jeux dynamiques. Ces neuf catégories maîtresses affichent des mécanismes que l'on retrouve régulièrement dans des jeux où plusieurs mécanismes sont employés. Ce sont des mécanismes que l'on pourrait qualifier de brut, à l'état pur. Lorsqu'ils sont les seuls employés dans un jeu, il y a fort à parier que ce jeu soit très facile à comprendre. Conséquemment, les vingt catégories secondaires qui sont sous-classées à travers ces neufs catégories maîtresses deviennent des déclinaisons respectives de ces dernières, où la catégorie maîtresse prend une forme plus sophistiquée. Les jeux qui en ressortent sont susceptibles alors de revêtir un aspect relativement plus complexe dans leurs règles (mais ce n'est pas toujours le cas).

Au final, le tableau de la taxonomie dressée prend la forme illustrée ci-dessous:

À caractère arithmétique
  1. Enchères
    1. Spéculation
    2. Majorité
    3. Séries
    4. Plis/Levées
    5. Gestion de risque

  2. Connexions
    1. Destinations
    2. Empilement
    3. Alignement

  3. Conquêtes
    1. Territoires
    2. Développement
    3. Isolation

  4. Parcours

  5. Programmation

À caractère dialectique


















































  1. Tractations
    1. Commerce
    2. Votes
    3. Coopération
    4. Bluff
    5. Rôles

  2. Connaissances
    1. Expressions
    2. Lettres
    3. Déduction/Enquête
    4. Mémoire

À caractère dynamique






































































  1. Rapidité

  2. Dextérité/Adresse


Les prochains articles vous présenteront donc chacune de ces catégories en détail. Et afin de vous permettre de mieux pouvoir idendifier les jeux commerciaux qui s'y rapporteront respectivement, le sympathique Belge François Richard m'a permis de classer les jeux qui figurent sur son site, Ludigaume, selon la taxonomie présentée ici. Il suffira d'aller y jeter un coup d'oeil!


[ Table des matières, Précédent, Suite ]

03 avril 2006

La Scission


Au départ il y avait le forum Ankou, sur lequel se retrouvaient bon nombre de membres de la communauté française des joueurs de société, et bons nombre de québécois aussi, avant l'arrivée de CRôMM ou des Dragons Nocturnes. Je n'ai pas suivi le fil des événements, mais je sais que la fermeture d'Ankou, au profit de Tric Trac aux dires de certains, a entraîné de vives émotions.

On annonce aujourd'hui l'ouverture d'un nouveau forum ludique francophone, dit des sites indépendants, tenu par les webmestres de Jeux à Deux, JeuxSoc et Ludorama. Une annonce de l'ouverture de ce forum a été faite par François Haffner sur son site. Le célèbre collectionneur n'y va d'ailleurs pas de main morte en parlant des forums qu'il dit non modérés:

D'autres forums non modérés tournent malheureusement à la cacophonie faute de modération. On cherche péniblement les sujets parlant de jeux de société parmi tout un fatras de commentaires sans grand intérêt.
Une autre page est donc entrain de s'écrire dans la troublante histoire des communautés francophones de joueurs de société. Si j'y allais d'un commentaire éditorial, j'oserais dire qu'il est un peu utopique de s'imaginer qu'une communauté puisse être à la fois vaste, dynamique et sans tensions. Dans un tel contexte, les forums achalandés sont probablement destinés à connaître des vies turbulentes.

De plus en plus de personnes s'intéressent d'ailleurs à l'étude des dynamiques sociales sur Internet, et aux outils technologiques permettant la formation des communautés. Sans en connaître beaucoup, je m'intéresse moi-même à ce domaine et j'observe de loin les discussions des experts. La plupart des intervenants s'entendent pour dire que les forums tels qu'on les connaît aujourd'hui ne survivront probablement pas à la venue de nouveaux outils sociaux... En attendant, vous pouvez toujours participer au forum des sites indépendants, ce que je ne manquerai personnellement pas de faire!

Mise-à-jour: Le forum a changé de nom et devient Parlons Jeux... Après tout, c'est encore ce qu'on a de mieux à faire quand on ne joue pas!

Mise-à-jour (bis): Et voilà que je me joins personnellement à l'équipe de Parlons Jeux... Je suis bien content de la confiance que me témoignent les instigateurs du projet, et j'espère que ce forum gardera le ton convivial et bon enfant que l'on y trouve déjà. Au plaisir de vous y retrouver!

Sudoku: 3 avril 2006

2
3
9

1
3

5
6

5
1
3
4

3
7
4

8

6
8
9

6
2
3

4
1


Après une relâche la semaine dernière, due aux préparatifs du week-end ludo plein-air, voici le sudoku du 3 avril 2006, numero 474 (pdf).

Quelques personnes ont fait celui du 20 mars (voici la solution en pdf), et on m'a dit qu'il était de niveau "difficile". Celui de cette semaine devrait être un peu plus facile... Bonne chance! :)